La Caisse de dépôt et placement du Québec dispose des liquidités suffisantes pour respecter ses engagements à la fois envers ses déposants et ses partenaires, a assuré vendredi le président et chef de la direction, Richard Guay.

La Caisse de dépôt et placement du Québec dispose des liquidités suffisantes pour respecter ses engagements à la fois envers ses déposants et ses partenaires, a assuré vendredi le président et chef de la direction, Richard Guay.

Il s'agit vraisemblablement d'une réplique au Parti québécois et à l'Action démocratique qui ont brandi le spectre de pertes massives au cours des dernières heures.

«Les dépôts sont supérieurs aux retraits et le demeureront pour plusieurs années», a avancé le président de la Caisse dans un communiqué de presse.

Après avoir reconnu que la portée et les effets de la crise financière qui sévit dans le monde demeurent encore incertains, le numéro un de la Caisse a indiqué avoir ajusté en conséquence les stratégies d'investissement en les axant «sur la prudence, la protection du capital et la réduction du risque».

Cela dit, pas question d'estimer le rendement du bas de laine des Québécois pour l'année en cours, comme le réclamaient les têtes dirigeantes de l'Action démocratique du Québec (ADQ), Mario Dumont et Gilles Taillon, en conférence de presse, juste devant l'édifice de la Caisse de dépôt, quelques heures plus tôt.

M. Côté a tenu toutefois à expliquer pour quelles raisons il préfère être discret sur cet aspect.

«Le fait saillant de cette crise est la grande volatilité qui caractérise les marchés boursiers et qui fait varier les valeurs significativement sur de courts laps de temps. Ainsi, certains jours, les marchés boursiers connaissent des variations qui dépassent en ampleur ce qu'on observe, en temps normal, sur une année ou même deux. Dans un tel contexte, il est prématuré d'estimer un rendement pour l'année en cours.»

Le communiqué de la Caisse permet d'apprendre qu'au 31 décembre 2007, un peu plus du tiers de l'actif net de la caisse (36,3%) se trouvait dans les marchés boursiers et que la chute de ces marchés avait eu pour effet d'augmenter la pondération des autres catégories d'actifs que sont les placements privés et immobiliers et le secteur revenu fixe et devises.

L'investisseur institutionnel a pris le soin de préciser que «généralement dans l'industrie, la proportion des placements effectués dans les marchés boursiers se situe entre 40% et 60%».

Et finalement, la Caisse rappelle que ses objectifs de rendement à long terme tiennent compte d'une probabilité de résultats négatifs une année sur quatre ou sur cinq.

«Le rendement moyen annuel de la Caisse au cours des cinq dernières années a été de 12,4 pour cent. L'objectif de rendement à long terme est d'environ 7 pour cent.»

Reste à voir si cette sortie sera jugée suffisante par Mario Dumont et le député péquiste François Legault qui ont réclamé avec insistance que la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, communique au grand public l'ampleur des pertes de la Caisse lors de son exposé économique à l'Assemblée nationale, mardi prochain. Ils tiennent à ce que la population sache à quoi s'en tenir avant le déclenchement probable des élections au Québec.

«La Caisse de dépôt est une composante importante de la situation financière du Québec. Une Caisse qui ne fonctionne pas a des impacts sur les régimes de retraite, la Régie des rentes du Québec et aussi sur plusieurs sociétés d'DEtat comme la CSST (Commission de la santé et de la sécurité du travail) et la SAAQ (Société de l'assurance automobile du Québec)», avait fait valoir M. Taillon, répétant des arguments cités la veille à l'Assemblée nationale.

«Les rendements de la Caisse influent directement sur la situation financière de ces sociétés et vont entraîner des hausses de tarifs pour la population», a-t-il avancé.

En guise d'exemple, M. Taillon a indiqué que, l'an dernier, la baisse de rendement de sept pour cent de la Caisse de dépôt par rapport à l'année précédente a représenté 800 M$ en moins pour la SAAQ, déjà en difficulté.