Si vous possédez une hypothèque à taux variable, vous souriez aujourd'hui en regardant vos taux d'intérêt baisser. C'est exactement le contraire qui se passe chez Garda (T.GW).

Si vous possédez une hypothèque à taux variable, vous souriez aujourd'hui en regardant vos taux d'intérêt baisser. C'est exactement le contraire qui se passe chez Garda [[|ticker sym='T.GW'|]].

Confrontée à une dette de 685 millions de dollars, la firme de sécurité a dû renégocier les conditions de ses emprunts avec ses créanciers.

Garda s'est ainsi engagé à rembourser 30 millions de dettes d'ici le 31 octobre prochain et à verser plus d'intérêt que prévu à ses créanciers. Hausse de 1,5% du taux d'intérêt sur les «facilités de crédit à terme rotatif», de 2,25% sur son «prêt à terme subordonné» ... Le détail est complexe. Mais selon un analyste qui suit l'entreprise, on peut calculer que le taux d'intérêt moyen de la dette à long terme de Garda a grimpé de 2%.

Et 2% de 685 millions, c'est 13,7 millions par année. «C'est énorme», souligne l'analyste, qui n'a pas voulu être nommé.

Pire: le taux d'intérêt de Garda pourrait grimper d'un 2% supplémentaire si son ratio dette sur BAIIA (bénéfice avant impôts, bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) n'est pas ramené sous le seuil de 5,5 d'ici le 31 janvier prochain.

Et selon plusieurs analystes consultés hier par La Presse Affaires, Garda aura fort à faire pour éviter cette nouvelle hausse.

«C'est clair que ça va arriver, a tranché l'un d'eux. Il faudrait que bien des affaires changent bien rapidement pour que ce ne soit pas le cas...»

Garda a fait un pas dans la bonne direction en dévoilant hier des résultats légèrement au-dessus des attentes au troisième trimestre. Mais la dette, encore elle, a assombri le tableau. Les frais financiers de 4 millions entourant la renégociation de la dette ont conduit à une perte de 2,2 millions ou 7 cents par action.

L'action de Garda, qui avait complètement décroché en septembre lors du dévoilement de résultats décevants au deuxième trimestre, a encore perdu 13 cents ou 11%, hier. Le titre a clôturé à 1,05$, loin des 12$ du début septembre.

Pas de retrait de la Bourse

«La compagnie ne s'en va pas en faillite, a tenu à préciser un analyste hier. Elle génère des liquidités et le statu quo peut facilement se maintenir pour quelques mois. Mais la situation est assez critique et il faut qu'il se passe quelque chose à moyen terme pour réduire la dette. La seule option que je vois, c'est de vendre des actifs.»

Garda a d'ailleurs réitéré hier son intention de vendre des parties de l'entreprise. En entrevue à La Presse Affaires, le grand patron, Stéphan Crétier, a soutenu qu'il n'aura «aucune difficulté» à rembourser les 30 millions de dettes d'ici le 31 octobre prochain seulement avec les flux de trésorerie.

«Ce qu'on dit, c'est qu'on ne veut pas arrêter là. On veut en faire un peu plus pour abaisser notre leverage financier», a-t-il dit.

L'entreprise a révélé hier que l'acheteur qui s'était manifesté pour acquérir l'importante division de transports de valeurs de Garda s'est désisté à cause de la «détérioration de l'environnement de crédit».

S'il admet que le marché n'est pas propice à la vente, M. Crétier croit aujourd'hui possible de liquider certains actifs «non centraux». Les analystes pointent du côté de la division aérienne de Garda, qui possède 180 avions pour le transport d'argent et de biens précieux. Selon un analyste, l'entreprise pourrait en obtenir entre 80 et 100 millions.

M. Crétier, qui avait évoqué la possibilité de retirer Garda de la Bourse par une «offre de privatisation qui pourrait venir de moi», a complètement rejeté l'idée, hier.