Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador adopte une loi afin d'exproprier tous les actifs d'AbitibiBowater (T.ABH) dans la province, exception faite de l'usine de l'entreprise à Grand Falls-Windsor, dans le centre de Terre-Neuve.

Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador adopte une loi afin d'exproprier tous les actifs d'AbitibiBowater [[|ticker sym='T.ABH'|]] dans la province, exception faite de l'usine de l'entreprise à Grand Falls-Windsor, dans le centre de Terre-Neuve.

La loi a été présentée mardi et a eu droit à un traitement accéléré devant la législature, après que les partis d'opposition eurent signifié qu'ils ne s'objectaient pas à son adoption rapide.

Cette décision survient quelques jours après que la société montréalaise eut annoncé la fermeture d'une usine de papier et la mise à pied de 800 travailleurs dans la province.

Dans un communiqué émis à l'intention de la législature provinciale, mardi, le premier ministre Danny Williams a indiqué que le gouvernement expropriait tous les droits d'hydroélectricité que la société tient de la centrale de Star Lake, de même que ses droits de coupe dans les forêts situées sur des terres de la Couronne.

«Cette législation porte tout simplement sur les arbres et l'eau - les plus essentielles de toutes les ressources naturelles. Des ressources naturelles qui appartiennent légitimement à la population de Terre-Neuve-et-Labrador», a affirmé M. Williams.

Selon M. Williams, AbitibiBowater a rompu un «engagement de ne pas faire» d'une centaine d'années en décidant de fermer l'usine en mars prochain, un décision qui risque d'être dévastateur pour l'économie de Grand Falls-Windsor.

Les actifs expropriés appartiendront à Nalcor, une société de la Couronne, est-il précisé dans le communiqué.

Rien n'indique que le projet du gouvernement permettra de préserver les quelque 800 emplois perdus dans le secteur de Grand Falls-Windsor. AbitibiBowater a annoncé la fermeture en faisant valoir que les travailleurs avaient refusé de faire des concessions. L'entreprise a expliqué que ces installations étaient les plus coûteuses du genre en Amérique du Nord.

Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador affirme que l'entreprise sera payée pour ses actifs hydroélectriques, mais on ignore si AbitibiBowater sera indemnisée pour la perte de ses droits de coupe sur les terres de la Couronne.

Il n'est également pas précisé, dans le communiqué, quel sera la prix versé à AbitibiBowater, de Montréal.

Le cours des actions d'AbitibiBowater a clôturé mardi à 45 cents à la Bourse de Toronto, en hausse d'un demi-cent par rapport à son taux de clôture de la veille.