L'entente conclue tard mardi entre la Maison-Blanche et les démocrates, qui accorderait une aide initiale de 14 milliards US au secteur automobile américain, soulève des vagues à Washington.

L'entente conclue tard mardi entre la Maison-Blanche et les démocrates, qui accorderait une aide initiale de 14 milliards US au secteur automobile américain, soulève des vagues à Washington.

Plusieurs sénateurs républicains y sont vivement opposés. Mais s'il est adopté dans sa forme actuelle, l'accord va chambarder le paysage pour GM et Chrysler.

Les options qui s'offrent désormais à Rick Wagoner, le PDG de General Motors [[|ticker sym='GM'|]], se résument à deux, et ni l'une ni l'autre n'était imaginable lorsqu'il est devenu patron de l'entreprise en l'an 2000 : la nationalisation ou la faillite.

Et dans l'un ou l'autre cas, le contrôle de l'entreprise lui glisse entre les doigts.

C'est que le gouvernement américain tient entre ses mains le destin de GM tandis que les législateurs se préparaient hier à voter en hâte sur un plan de sauvetage. Après avoir affirmé qu'une faillite serait le prélude à la fin des activités du constructeur d'automobiles, M. Wagoner est maintenant disposé à accepter la nomination d'un responsable qui dictera la manière dont GM sera géré.

«Ils doivent ou bien faire faillite ou bien lancer les dés et accepter ce dont une compagnie d'autos dirigée par le gouvernement aura l'air», lance Clint Currie, un analyste de l'industrie du transport de Stanford Group Co., à Washington. «La seule chose dont nous soyons sûrs, ajoute-t-il, c'est qu'ils n'aimeront probablement pas un tas de décisions. Ils vont perdre le contrôle de l'entreprise.»

L'approbation d'un plan de renflouement de GM et de Chrysler mettrait ces constructeurs automobiles sous la coupe du gouvernement américain pour la première fois depuis 1980, époque où l'ancienne société Chrysler Corp. avait accepté une surveillance du gouvernement fédéral américain en échange de garanties de prêts de 1,8 milliard US.

GM, qui chancelle en raison de pertes de près de 73 milliards US depuis 2004 et d'une dégringolade de 22% de ses ventes aux États-Unis cette année, soutient qu'il manquera d'argent ce mois-ci s'il ne bénéficie pas d'une infusion de liquidités. En contrepartie, GM dit qu'il acceptera de donner des bons de souscription d'actions valant 20% des 10 milliards US qu'il réclame en prêts de même que la nomination d'un responsable qui devra étudier et approuver toutes les dépenses d'importance.

«Ce sera une toute nouvelle donne», explique Thomas Stallkamp, qui est passé de Ford Motor [[|ticker sym='F'|]] à Chrysler en 1980 au moment où un conseil formé à la suite d'un prêt gouvernemental prit les rênes de l'entreprise. «Ce sera un combat continuel entre ce que le gouvernement veut et les projets de GM en ce qui concerne les investissements, les choix de produits et d'autres questions», affirme M. Stallkamp.

Christopher Dodd, le Démocrate du Connecticut qui préside le Comité du Sénat sur les affaires bancaires et dont le comité écrit le projet de loi sur le plan de sauvetage, a déjà dit que M. Wagoner devrait tout simplement démissionner.

Les points saillants de l'entente aux États-Unis> Les constructeurs américains doivent soumettre d'ici au 31 mars 2009 un plan de restructuration démontrant leur viabilité à long terme.

> La restructuration du Big Three comprendra des réductions de coûts et des renégociations de leur dette.

> Le projet prévoit la nomination d'un administrateur chargé de superviser l'attribution des prêts relais. L'administrateur, surnommé le «tsar de l'automobile», sera désigné par le président Bush.

> La durée des prêts est de sept ans, leur taux est de 5% pendant les cinq premières années, puis 9% au-delà.

> Le plan prévoit aussi que les entreprises revendent leurs jets privés et limitent les rémunérations de leurs dirigeants.

> Les constructeurs doivent rapporter toute transaction supérieure à 100 millions US (au lieu des 25 millions US prévus au départ).

- Agence France-Presse