Avec ses 156 000 étudiants, Montréal se classe première parmi les grandes villes d'Amérique du Nord pour le nombre d'étudiants par habitant. Contrairement à ses rivales, Montréal peine toutefois à conserver ses jeunes diplômés: seulement le quart d'entre eux ont décidé de s'établir dans la métropole en 2005.

Avec ses 156 000 étudiants, Montréal se classe première parmi les grandes villes d'Amérique du Nord pour le nombre d'étudiants par habitant. Contrairement à ses rivales, Montréal peine toutefois à conserver ses jeunes diplômés: seulement le quart d'entre eux ont décidé de s'établir dans la métropole en 2005.

Montréal est une ville qui attire énormément d'étudiants et de chercheurs pour une agglomération de sa taille, explique le titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les villes du savoir, Rémy Tremblay. «Montréal, c'est un peu le Boston du Canada. Ce sont deux grandes villes qui, sans être gigantesques, comptent un nombre important d'institutions postsecondaires et attirent des étudiants de partout dans le monde.»

Environ 14 500 personnes inscrites dans les universités montréalaises proviennent de l'étranger.

«Mais à la différence de Boston, à Montréal, les étudiants s'en vont une fois leurs diplômes en poche.»

Au banc des accusés: le fait français. «Montréal est avant tout francophone. Nombre d'étudiants canadiens-anglais et américains viennent faire leurs études à Montréal et profitent de leurs années dans la métropole.» Et puis s'en vont.

Une théorie que vient confirmer des données de l'Université McGill, dont 49% des anciens étudiants ont quitté la ville après leurs études.

«C'est une très bonne chose d'avoir beaucoup d'universités et d'étudiants. Mais c'est encore plus important d'être capable de garder les diplômés», souligne Maxim Armstrong, économiste au Conference Board du Canada.

Montréal International en est bien consciente. Depuis trois ans, l'agence et la Conférence régionale des élus de Montréal ont pris des mesures afin de retenir les étudiants et travailleurs étrangers. «On tente de faciliter l'obtention du visa de travail et du certificat d'acceptation, pour qu'ils puissent travailler dans n'importe quelle entreprise. C'est un peu long à mettre en place, mais ça porte fruit», assure le directeur de la mobilité internationale chez Montréal International, Bernard de Jaham.

Même si la taille de sa population la situe au 16e rang en Amérique du Nord et au deuxième rang canadien, «Montréal se hisse souvent dans le peloton de tête des 20 plus grandes agglomérations du continent nord-américain et au premier rang canadien», affirme le président du conseil de Montréal International, Pierre Brunet, dans la préface de la troisième édition des Indicateurs d'attractivité.

Le palmarès compilé par Montréal International contient toutefois de nombreuses lacunes, croit Rémy Tremblay, qui est également l'auteur d'une étude sur les palmarès de villes. «Comme c'est généralement le cas de ces exercices, on choisit les indicateurs les plus favorables ou on les présente de manière à ne pas trop nuire à la ville que l'on veut promouvoir.»

«Le cas le plus flagrant est le tableau sur la scolarisation. On dit que 50% des Montréalais détiennent un DEC ou un baccalauréat. Mais on se garde bien de comparer ces données avec celles d'autres villes! Si Raleigh (capitale de la Caroline-du-Nord) et Ottawa avaient été incluses dans l'étude, Montréal aurait moins bien paru.»