Que font les gens d'affaires pendant leurs temps libres?

Que font les gens d'affaires pendant leurs temps libres?

Si vous avez répondu «jouer au golf» ou «suivre l'évolution des cotes de la Bourse», vous n'avez qu'une partie de la réponse.

Pour découvrir l'autre, il faudra profiter de la semaine d'action bénévole pour aller voir l'exposition «hommage aux bénévoles d'affaires» au Centre de commerce mondial.

Vous y verrez des photos de PDG en complet-cravate jouer au billard avec des ados dans une maison des jeunes. Ou des haut placés de la Caisse de dépôt entourés d'enfants de milieux défavorisés démontrer les bienfaits du recyclage en brandissant des bacs verts.

Parce que oui, la rencontre entre le monde des affaires et le milieu communautaire est possible. Et il y a même un organisme qui se charge de la favoriser. Les intimes l'appellent BA. Comme «bonne action», mais aussi pour «bénévoles d'affaires».

«Je me suis rendu compte que les gens d'affaires aimaient s'impliquer dans la communauté s'ils trouvent un endroit où ils sont utiles», explique Ugo Dionne, cofondateur des bénévoles d'affaires.

L'organisme se voit un peu comme une agence de rencontre. Son but: arrimer les intérêts d'un homme ou d'une femme d'affaires avec le besoin d'un organisme.

Si les bénévoles y trouvent leur compte en dénichant des causes auxquelles ils croient, c'est aussi le cas des organismes. En pilotant des collectes de fonds, en agissant comme conseillers ou en siégeant au conseil d'administration, les gens d'affaires amènent une expertise précieuse au milieu communautaire.

«On pense d'emblée aux comptables et aux avocats, dit M. Dionne, mais on a aussi eu des surprises. Les communications, le marketing, l'informatique, les ressources humaines sont aussi des domaines pour lesquels les gens ont des besoins.»

Pour dégoter le bon bénévole, BA a développé des liens avec des associations professionnelles comme l'Ordre des comptables agréés ou la Jeune chambre de commerce. Et pas besoin d'aller chercher le gros nom pour faire la différence.

«Souvent, ces gens sont très sollicités et s'impliquent déjà dans la communauté, dit M. Dionne en parlant des PDG. Il existe énormément de gens - les vice-présidents, les cadres des grandes entreprises - qui ne sont pas nécessairement connus du grand public, mais qui sont moins sollicités et qui peuvent apporter une expertise incroyable.»

En 18 mois, plus d'une centaine de jumelages ont été effectués. Y a-t-il un choc de culture entre le monde des affaires et le milieu communautaire?

«C'est ce que plusieurs craignent, admet Marie-Pierre Dufort, l'autre cofondatrice de Bénévoles d'affaires. Mais de façon générale, les organismes sont prêts. Ils reconnaissent que bien que le bénévole provienne d'un milieu loin du leur, il peut leur apporter une vision externe qui va les faire grandir et les faire évoluer.»

«Notre rôle, comme service de jumelage, est de préparer autant les organismes que les bénévoles à la rencontre de l'autre monde, ajoute-t-elle. Et c'est plus facile qu'on pense.»