De la taille d'une télécommande, le Trekker Breeze pourrait paraître anodin. Pourtant, ce GPS parlant qui sera lancé à la fin du mois d'août par la société québécoise Humanware est un petit bijou technologique. Il pourrait bien révolutionner la vie des handicapés visuels et des personnes qui ont des pertes de mémoire.

De la taille d'une télécommande, le Trekker Breeze pourrait paraître anodin. Pourtant, ce GPS parlant qui sera lancé à la fin du mois d'août par la société québécoise Humanware est un petit bijou technologique. Il pourrait bien révolutionner la vie des handicapés visuels et des personnes qui ont des pertes de mémoire.

Avec le vieillissement de la population, le nombre d'handicapés visuels ne cesse de croître. Ils seront 300 000 au Québec en 2026, soit deux fois plus qu'en 2006, selon des données de l'Institut Nazareth-et-Louis Braille.

C'est sur ce marché en constante expansion que la société Humanware surfe depuis sept ans. L'année dernière, le chiffre d'affaires de cette entreprise basée à Drummondville a atteint 50 millions de dollars. Née d'une fusion entre les firmes néo-zélandaise PDI et québécoise Visu-aide, elle emploie 180 personnes au Canada surtout, mais aussi aux États-Unis, en Europe, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Accroître la notoriété

Avec la mise sur le marché du Trekker Breeze à la fin du mois d'août, il y a fort à parier que Humanware va encore accroître sa notoriété. C'est en tout cas ce que pensent les ingénieurs qui ont travaillé plus d'un an au projet.

Dès que l'usager appuie sur la touche «Where am I?», une voix de synthèse lui indique sa position, la prochaine rue qu'il va croiser ou les commerces qui l'entourent.

«La chose la plus angoissante pour un malvoyant, c'est de perdre son orientation et d'ignorer sa position», dit Carole Zabihaylo, spécialiste en orientation et en mobilité à l'Institut Nazareth-et-Louis Braille.

Ce GPS parlant permet en outre de mémoriser des itinéraires ou des lieux précis.

Cela s'avère très utile pour les aveugles qui veulent se rendre seul à leur boite aux lettres ou au dépanneur de leur quartier.

«Ça ne prétend pas remplacer le chien guide ou la canne blanche, mais ça permet plus d'autonomie», dit Marc St-Onge, un aveugle qui travaille au soutien technique de Humanware.

Seul bémol: à la différence des GPS militaires ultra précis, les GPS civils ont une marge d'erreur de 10 mètres. «Si on est dans un autobus et qu'on veut être avisé à l'avance du prochain arrêt, le Trekker Breeze peut être utile, déclare Gérald Miller, directeur général du Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain. Mais si on cherche une porte en particulier, ça peut prendre beaucoup de temps».

Malgré cela, le responsable du développement de marchés de Humanware, Julien Larose, croit que le Trekker Breeze va devenir l'une des meilleures ventes de la société. En raison des possibilités offertes, mais aussi de sa simplicité d'utilisation: tout tient en neuf boutons.

«Il s'adresse aussi bien aux enfants de 13 ans qu'aux plus de 75 ans», dit M. Larose, qui attend 500 à 1000 ventes d'ici Noël et bien plus ensuite, «une fois que le bouche-à-oreille aura fait son travail».

Pas seulement les aveugles

Vendu 895$US, ce GPS parlant peut également être utile à des personnes atteintes de troubles de la mémoire ou de l'orientation.

«Il s'adresse aussi à ceux qui souffrent de la maladie d'Alzheimer ou de syndromes post-traumatiques, comme les militaires qui reviennent d'Irak et qui connaissent de nouveaux handicaps visuels ou des difficultés à s'orienter dans l'espace», dit M. Larose. Il précise que le ministère américain des Vétérans a été consulté lors de l'élaboration du Trekker Breeze.

Pour l'instant uniquement en anglais, le GPS devrait être offert en français en octobre, puis dans la majorité des langues européennes. Le Vieux Continent représente en effet un marché important pour Humanware, en raison notamment de certains systèmes de santé (tels ceux de Scandinavie) qui financent l'acquisition de tels outils.

Ce qui n'est pas encore prévu par la Régie d'assurance maladie du Québec.