Le Canada n'est pas dépouillé de ses actifs par les acquisitions étrangères et il tire fort bien son épingle du jeu en ce qui a trait aux fusions et acquisitions sur la scène internationale, affirme une nouvelle étude publiée par le Conference Board du Canada.

Le Canada n'est pas dépouillé de ses actifs par les acquisitions étrangères et il tire fort bien son épingle du jeu en ce qui a trait aux fusions et acquisitions sur la scène internationale, affirme une nouvelle étude publiée par le Conference Board du Canada.

Le document de 36 pages explique que les entreprises canadiennes achètent des compagnies étrangères à un rythme plus rapide que les entreprises étrangères n'achètent au Canada depuis 15 ans.

L'étude a établi qu'entre 1994 et 2007, le nombre total de prises de contrôle d'une valeur de plus de 1 G$ a été pratiquement identique, qu'il s'agisse de prises de contrôle réalisées à l'étranger par des entreprises canadiennes ou au Canada par des entreprises étrangères.

Les entreprises canadiennes font toutefois mieux quand vient le temps d'acquérir des actifs dans le cadre de transactions d'une valeur de moins de 1 G$.

Le Conference Board explique que le nombre anormalement élevé de prises de contrôle étrangères au Canada depuis quelques années est dû à la faiblesse des taux d'intérêts, ce qui a facilité le financement de transactions de plusieurs milliards de dollars, et aux profits records engrangés par les entreprises américaines.

De plus, la consolidation des secteurs mondiaux des mines et de l'acier au cours des dernières années a donné lieu à de nombreuses prises de contrôle qui ont vu des minières comme Stelco, Dofasco, Algoma et Ipsco passer entre des mains étrangères.

Mais avec le fléchissement prévu de ces profits au cours des deux prochaines années, le nombre de prises de contrôle de firmes canadiennes devrait aussi diminuer.

«Les récentes transactions gigantesques vont à l'encontre de la tendance de l'activité des fusions et acquisitions au Canada, a dit Louis Theriault, le directeur du Centre de commerce et d'investissement international du Conference Board.

En se fiant aux données colligées depuis 15 ans, il est difficile de conclure que le Canada est en voie d'être «dépouillé.»

L'étude du Conference Board est publiée quelques mois après que le gouvernement fédéral eut créé un Groupe d'étude sur les politiques en matière de concurrence pour examiner les options qui s'offrent au Canada face aux prises de contrôle étrangères.

Le comité, qui est dirigé par l'ancien président et chef de la direction de Bell Canada, Red Wilson, a été mis sur pied dans la foulée des récentes prises de contrôle qui ont vu des joyaux canadiens comme les minières Inco et Falconbridge, le géant du commerce au détail La Compagnie de la Baie d'Hudson, les aciéristes Stelco et Dofasco, et l'aluminerie Alcan être achetés par des intérêts étrangers.

Le gouvernement fédéral indique maintenant qu'il mettra probablement en place, dès la première moitié de l'année, un nouvel examen des propositions d'acquisitions étrangères, qui pourrait voir certaines d'entre elles être bloquées pour des considérations de sécurité nationale.

Pendant que le comité Wilson poursuit ses travaux, le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, estime que le Canada tire bien son épingle du jeu en matière de prises de contrôle et prévient que son gouvernement ne mettrait pas en place des mesures draconiennes pour contrer un prétendu «dépouillement».