L'agence de notation Moody's envisage de créer une échelle spécifique aux produits financiers complexes, ou structurés, laquelle serait distincte de celle utilisée pour noter les obligations simples, émises par les entreprises, l'État ou les collectivités.

L'agence de notation Moody's envisage de créer une échelle spécifique aux produits financiers complexes, ou structurés, laquelle serait distincte de celle utilisée pour noter les obligations simples, émises par les entreprises, l'État ou les collectivités.

Moody's étudie notamment la mise en place d'une échelle numérique à 21 crans, qui remplacerait la graduation alphabétique («AAA» étant la meilleure note possible), selon une étude reçue mardi.

Une initiative «qui pourrait apporter davantage de clarté quant aux différences» entre produits financiers, expliquent les auteurs de l'étude.

Moody's indique ne pas avoir encore arrêté son «opinion sur le sujet et souhaite donc recueillir l'opinion du marché» sur la question.

Les produits structurés ont été un vecteur majeur de la propagation de la crise des crédits immobiliers à risque aux États-Unis à l'ensemble des marchés financiers.

La note très élevée de nombre de ces titres, beaucoup ayant obtenu le fameux «triple A», avait, pour partie, incité un grand nombre d'investisseurs à y souscrire, sans que tous aient mesuré les risques qui leur étaient associés.

La crise du subprime a provoqué des abaissements massifs de notation sur ces produits, dont la valeur s'est effondrée.

Le principe de double échelle de notation est notamment réclamé par la ministre française de l'Économie et des finances, Christine Lagarde.

Bercy indiquait très récemment que les agences n'avaient pas fait de proposition concrète sur le sujet, et que la France envisageait, dès lors, de demander la mise en place d'une régulation contraignante au niveau européen.

Dans l'étude Moody's précise que si l'agence a pris part au débat sur une possible réforme à l'échelle des marchés financiers tout entier, «des responsables politiques et des acteurs du marché ont demandé des actions supplémentaires» de sa part.