Le pétrole a atteint mercredi pour la première fois 100 dollars le baril à New York.

Le pétrole a atteint mercredi pour la première fois 100 dollars le baril à New York.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) à 12h20, le baril de «light sweet crude» pour livraison en février prenait 3,48 $ US à 99,46 $ US. Il avait touché peu auparavant le prix exact de 100,00 $ US.

L'or et le pétrole, les deux reines des matières premières, ont profité de tensions géopolitiques accrues et de la faiblesse persistante du dollar américain.

L'once d'or a atteint 859 $ US durant la matinée, pulvérisant ainsi son record historique (850 $ US) qui datait de janvier 1980, au moment du second choc pétrolier et de la révolution iranienne.

L'ascension parallèle de ces deux matières premières n'a rien de surprenant: la courbe de l'or suit généralement les sinuosités de celle du pétrole car la flambée pétrolière entretient les craintes inflationnistes et incite les investisseurs à se munir d'or, placement refuge en période d'escalade des prix.

Des causes durables

Par ailleurs, la faiblesse du dollar américain contribue à augmenter aussi bien le prix de l'or que celui du pétrole. Comme le prix de ces matières premières est libellé en dollar américain, la dégringolade du billet vert renforce le pouvoir d'achat des investisseurs munis d'autres devises et stimule ainsi la demande.

Mais tandis que le prix de l'or dépend de facteurs essentiellement techniques, celui du pétrole est d'abord déterminé par des causes fondamentales. Ainsi, les cours du brut profitent depuis plusieurs mois de la crainte récurrente que l'offre ne suffise pas à satisfaire une demande en forte augmentation dans les pays émergents.

Dans ce contexte d'approvisionnements précaires, le marché redoute de nouvelles interruptions de la production et s'inquiète d'une montée de la violence au Nigéria, premier producteur de brut africain.

Au moins 12 personnes y ont été tuées pendant les festivités du Nouvel An lors de l'attaque de deux commissariats et d'un hôtel par des hommes armés à Port Harcourt, la «capitale» pétrolière du Nigéria, a-t-on appris mercredi de source militaire.

Estimée actuellement à environ 2,1 millions de barils par jour, la production du pays a déjà été amputée d'environ un quart en 2006 et 2007.

La montée des tensions géopolitiques au Pakistan après l'assassinat de l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto la semaine dernière, avait déjà amorcé un mouvement de hausse des prix du brut. Bien que le Pakistan ne produise pas de pétrole, il se situe dans une région stratégique et compte comme la seule puissance nucléaire connue du monde musulman et un allié-clé des États-Unis.