Des Golden Globes aux Oscars en passant par les Grammy Awards, les fêtes qui suivent les remises de trophées ont toujours permis de mesurer le faste d'Hollywood.

Des Golden Globes aux Oscars en passant par les Grammy Awards, les fêtes qui suivent les remises de trophées ont toujours permis de mesurer le faste d'Hollywood.

Mais avec une économie en lambeaux, des suppressions d'emplois dans l'industrie du spectacle et la menace d'une grève du syndicat des acteurs, l'heure est au serrage de ceinture, et les prétentions des soirées strass et paillettes sont revues à la baisse.

Dans l'univers du cinéma, les organisateurs de la fête pour les Oscars ont ainsi singulièrement taillé dans les listes d'invités et les passages sur tapis rouge.

Côté musique, l'énorme soirée de Sony BMG qui avait réuni la saison dernière quelque 1600 invités après la cérémonie de remise des Grammy Awards, a été tout bonnement annulée, selon une porte-parole.

Quant au label EMI, il n'a pas encore annoncé ses plans, mais sa dernière fête était seulement limitée aux artistes, auteurs-compositeurs et managers - bien loin des mégafêtes d'antan.

Dans le même temps, les organisateurs des réjouissances entourant les Golden Globes font preuve d'un optimisme prudent. Après un rendez-vous perturbé l'an dernier par la grève des scénaristes d'Hollywood, la fête devrait retrouver de sa superbe pour la prochaine édition, avec néanmoins un peu moins de clinquant.

«Je crois que chacun va être un peu plus conscient des coûts. Il y a une ligne entre le côté brillant et l'opulence qui frise le vulgaire», observe Craig Thompson, responsable d'AIDS Project Los Angeles (APLA).

La cinquième fête annuelle d'APLA qui accompagne l'attribution des Oscars et les célébrations succédant à la remise des prix au restaurant The Abbey d'Hollywood vont avoir lieu le 22 février, souligne Craig Thompson, mais avec une liste d'invités ramenée à 350 noms contre 650 la saison dernière.

Histoire de parer en outre aux conséquences d'une éventuelle grève de la Screen Actors Guild (SAG), des clauses d'annulation sont prévues dans les contrats avec les traiteurs jusqu'à deux semaines avant l'événement.

Si les festivités de l'édition passée se sont déroulées sous une immense tente derrière le restaurant, la «party» d'APLA en février se tiendra dans l'établissement même, comme les saisons précédentes.

«Nous aurions aimé» développer le rendez-vous sur la base du «succès croissant» de la saison passée, «mais cela aurait été irresponsable dans cette économie, et avec la crainte d'une grève», explique Craig Thompson.

La saison dernière, InStyle Warner Bros, Fox Searchlight, E! Entertainment, HBO, NBC Universal-Focus Features et The Weinstein Co. ont tous annulé leurs fêtes post-Golden Globes au Hilton de Beverly Hills quand la cérémonie de remise des trophées s'est transformée en conférence de presse pour cause de grève des scénaristes.

La SAG a annoncé mercredi son intention de procéder au dépouillement des votes en faveur d'une grève quasiment deux semaines après la soirée de remise des Golden Globes le 11 janvier mais un mois avant la nuit des Oscars.

HBO a précisé que sa fête pour les Golden Globes allait se tenir au restaurant Circa 55, au rez-de-chaussée du Hilton et dans l'espace autour de la piscine en plein air. InStyle et NBC Universal ont eux aussi fait savoir qu'ils maintenaient leurs programmes de festivités. Mais Kelly Striewski, attachée de presse qui s'occupe habituellement de la fête annuelle d'E! Entertainment, a expliqué qu'à sa connaissance, E! ne prévoyait pas de réjouissances.

Après avoir annulé sa soirée des Oscars lors de la dernière édition en signe de solidarité avec les scénaristes,Vanity Fair envisage de son côté des célébrations de moindre envergure au Sunset Tower Hotel de West Hollywood, un lieu préféré cette année au Morten's restaurant où le magazine accueillait traditionnellement ses invités - parmi lesquels ont figuré Madonna, Jennifer Lopez, et Al Gore ces dernières années. Le décor va aussi être recyclé et le rendez-vous devrait être plus intime.

«Nous pensons que beaucoup dépendra de ce qui va se passer fin février», souligne Beth Kseniak, du service de communication de Vanity Fair, faisant référence à une éventuelle grève des acteurs. «The show must go on... mais seulement si c'est opportun.»