À force d'encaisser des coups, le moral des petites et moyennes entreprises canadiennes a fini par visiter le plancher.

À force d'encaisser des coups, le moral des petites et moyennes entreprises canadiennes a fini par visiter le plancher.

C'est ce que rapporte ce matin la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) en publiant un indice d'optimisme à un creux de 86,1 points pour décembre.

Le Québec fait à peine mieux que la moyenne nationale avec un indice de 87,9. Le Québec fait à peine mieux que la moyenne nationale avec un indice de 87,9. Pour décembre, c'est en Saskatchewan que l'on trouve les entrepreneurs les plus optimistes avec un indice de 100,6. La Colombie-Britannique est au plus bas avec 82,9.

Le sondage de la FCEI avait relevé un creux cyclique national de 90,3 points en octobre. Tout cela semble bien faible par rapport au pointage de 101,8 points de septembre, au moment où la crise financière s'aggravait.

Le pessimisme ambiant se traduit en faibles attentes pour les résultats des 12 prochains mois. Environ 25% des entrepreneurs prévoient de meilleurs résultats, contre 44% qui anticipent un ralentissement.

«Dans les conditions actuelles, il est quasiment certain que le Canada enregistrera un taux de variation négatif du PIB au quatrième trimestre, commente Simon Prévost, vice-président de la FCEI pour le Québec. Le déclin pourrait se poursuivre bien après le début de 2009.»

La situation aurait toutefois pu être pire pour le moral des troupes, souligne Ted Mallett, vice-président de la recherche et économiste en chef de la FCEI. «Le fait que l'indice se maintienne encore au-dessus du creux record de 85,2, établi en août 1990 au début de la précédente récession officielle au Canada, apporte peu de réconfort et de symbolisme.»

Les manufacturiers grognent

Selon les secteurs, il ne faut pas se surprendre de voir les manufacturiers grogner en raison des difficultés de leurs industries. L'indice d'optimisme se situe à seulement 79,3. Toutefois, c'est encore pire au sein du commerce de gros, où l'optimisme s'élève à 76,4.

Déjà, le sondage de la FCEI permet de comprendre que le commerce de détail se porte moins bien que l'an dernier en raison de la faible confiance des consommateurs.

Seuls 5% des chefs d'entreprise affirment que les affaires vont beaucoup mieux que l'an dernier et près du quart voit une petite amélioration. Par contre, 14% estiment voir une détérioration et 27% ne constatent aucun changement.

Du côté des embauches, les données sont moins mauvaises que l'on pourrait croire: 19% des répondants au sondage croient qu'ils compteront plus d'employés à temps plein d'ici un an. Cependant, le nombre de PME qui comptent hausser les salaires de plus de 2% a fondu de plus de la moitié pour s'élever à 22%.

Un fait intéressant ne passe pas inaperçu: les PME ont découvert les bienfaits d'un dollar canadien fort. 36% des répondants au sondage préfèrent un huard qui vole haut, contre 25% qui opteraient bien pour une devise plus faible.

Le sondage de la FCEI a été réalisé auprès de 2281 patrons de PME du 26 novembre au 5 décembre. La marge d'erreur est de 2,1%, 19 fois sur 20.