La disette sera pour plus tard. Les Québécois n'auraient pas l'intention de faire régime pour le réveillon, et les restaurateurs gardent le sourire - pour le moment, du moins. Si seulement toutes les entreprises pouvaient en faire autant...

La disette sera pour plus tard. Les Québécois n'auraient pas l'intention de faire régime pour le réveillon, et les restaurateurs gardent le sourire - pour le moment, du moins. Si seulement toutes les entreprises pouvaient en faire autant...

Car plusieurs sociétés ont décidé de limiter les célébrations de fin d'année en prévision du ralentissement économique. «Plusieurs partys de bureau ont été soit réduits, soit carrément annulés, confirme Jean-François Chartrand, directeur de l'hôtel Hilton de Laval, prisé par la clientèle d'affaires. L'impact est très fort.»

Les fêtes d'entreprises sont moins nombreuses et les menus demandés sont un peu moins haut de gamme, donc moins chers, renchérit Denise Cornellier, à la tête du service de traiteur du même nom depuis 20 ans.

«Les entreprises voient que cela va mal ou appréhendent que cela aille mal, et elles veulent économiser partout», dit Jacqueline Besson, propriétaire du traiteur Agnus Dei. On réduit les dépenses en n'invitant pas les conjoints des employés et en n'offrant pas d'alcool pendant le repas, lui-même servi dans de la vaisselle en plastique jetable.

Les commandes sont aussi très tardives, «comme s'ils espéraient que la situation économique s'améliore subitement», dit-elle.

Côté fêtes privées, les choses semblent aller plus rondement. Line Lemay travaille au Duc de Lorraine depuis 30 ans et elle prévoit préparer pas moins de 500 bûches de Noël cette année, soit autant que l'an dernier.

L'hôtel Saint-Paul note un petit retard dans ses réservations pour le réveillon, «mais il est certainement causé par le fait que le 31 décembre tombe en plein milieu de semaine. C'est comme ça chaque fois. Sinon, le mois de décembre est aussi bon qu'en 2007», dit Claudia Passarelli.

«Les gens gardent l'esprit des Fêtes», confirme Karine Lapointe, du traiteur Au Chemin faisant, à Montréal. Elle ne note aucun ralentissement, bien au contraire. «Cela pourrait même être une très bonne année pour les petits traiteurs qui ne sont pas trop haut de gamme. Les gens ne voyageront pas à Noël pour économiser, et ils feront appel à nos services.»

Reste que l'avenir suscite bien des appréhensions. «On se parle entre restaurateurs et on fait tous la même chose: on met de l'argent de côté. Janvier et février seront difficiles», confie André Loiseau, chef de Carte blanche.