Aux portes du Québec, la tempête économique a fini par provoquer une chute en vrille de 31% des ventes de maisons existantes dans la région de Montréal, en novembre (par rapport à l'an dernier). En revanche, les prix ont monté de 4% par rapport à 2007.

Aux portes du Québec, la tempête économique a fini par provoquer une chute en vrille de 31% des ventes de maisons existantes dans la région de Montréal, en novembre (par rapport à l'an dernier). En revanche, les prix ont monté de 4% par rapport à 2007.

«Le facteur le plus important, c'est la baisse marquée de la confiance des consommateurs depuis deux mois, qui a incité les acheteurs à reporter les rendez-vous», explique à La Presse Affaires Michel Beauséjour, chef de la direction de la Chambre immobilière du Grand Montréal. «La région a aussi perdu 6000 emplois en novembre. Visiblement, Montréal n'est pas immunisée contre les incertitudes économiques», ajoute-t-il.

Si les taux d'intérêt demeurent bas, le nombre d'inscriptions a par ailleurs augmenté de 13% le mois dernier, ce qui augmente le choix des acheteurs, mais réduit les hausses de prix des vendeurs.

Tous les types de propriétés ont été frappés, le mois dernier. Les ventes de condos ont reculé de 28%, par rapport à 2007, l'année de tous les records. Les ventes des maisons unifamiliales ont chuté encore plus (-32%), tout comme celles des multiplex (-33%).

Quant aux prix, ils ont augmenté de 5% pour les condos, par rapport à novembre 2007, soit un peu plus que pour les maisons unifamiliales (+3%) et les "plex" (+4%).

«Montréal profite d'un marché de revente plus stable, aux fluctuations plus modérées, qui demeure un bon investissement. Il n'y a pas beaucoup de spéculations à Montréal, contrairement à Calgary en raison de l'immigration massive et du pétrole», déclare Michel Beauséjour. Vancouver a aussi connu l'an dernier des bonds considérables, mais ses ventes ont chuté de 70%, en novembre 2008, et ses prix, de 9%, précise-t-il.

En outre, durant les 11 premiers mois de 2008 à Montréal, les ventes ont baissé de 6%, mais beaucoup plus que ça à Toronto (-19%), Vancouver (-37%) et Calgary (-45%). Seules les transactions de condos (+2%) ont augmenté depuis le début de l'année à Montréal, au contraire de celles des multiplex (-8%) et des maisons unifamiliales (-9%).

Quant aux prix de ces maisons depuis janvier dernier, ils ont monté de 6% à Montréal, contrairement à Calgary (-3%) et à Vancouver (-21%).

Tous les secteurs de la région de Montréal ont connu un ralentissement d'activité par rapport à l'an dernier. Si de petits reculs de 4% ont touché la Rive-Sud et Laval, au cours des 11 premiers mois de l'année, l'île de Montréal a vu ses ventes décroître de 6%, tandis que la banlieue nord et Vaudreuil-Soulanges ont accusé des baisses de 8%.

«Les agents doivent travailler pas mal plus fort. Au début des années 2000, les transactions étaient plus faciles, à un point tel que des propriétaires ont vendu sans intermédiaire. Là, les agents doivent réapprendre à travailler dans un marché plus difficile», souligne Michel Beauséjour.

Le chef de la direction de la chambre n'ose prédire les résultats de décembre 2008. Par contre, il estime que le marché sera influencé par les plans de relance des gouvernements et l'arrivée à Washington du président désigné, Barack Obama.

Quant à la première transaction de 2009, elle pourra fort bien se conclure encore durant la nuit du jour de l'An, croit-il.