Le taux annuel d'inflation au Zimbabwe a atteint un nouveau record mondial de 11,2 millions pour cent en juin, a rapporté mardi le quotidien d'Etat The Herald.

Le taux annuel d'inflation au Zimbabwe a atteint un nouveau record mondial de 11,2 millions pour cent en juin, a rapporté mardi le quotidien d'Etat The Herald.

«Le taux annuel d'inflation s'est élevé à 11,2 millions pour cent en juin», écrit le journal en citant l'Office central des statistiques (CSO).

Les dernières statistiques faisaient état d'une inflation de 2,2 millions de pour cent en mai, un taux mis en cause par les analystes qui estiment que les chiffres officiels restent encore sous-estimés.

L'économie du Zimbabwe est en ruine avec, outre cette hyperinflation, un taux de chômage proche des 80%, un effondrement de la production et des pénuries récurrentes.

Les prix grimpent de 30 à 40% chaque jour dans ce pays d'Afrique australe, où 80% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Pour tenter d'enrayer la hausse des prix, les autorités ont multiplié les dévaluations et les mesures économiques parfois hasardeuses.

À la fin de juillet, la Banque centrale a ainsi dévalué de dix zéros sa monnaie et introduit des billets d'un dollar pour remplacer ceux de 10 G$ US. Elle a également appelé à un gel des prix et des salaires pendant au moins six mois, au grand dam de l'opposition et des milieux économiques qui avaient évoqué un «bricolage».

En juin 2007, le gouvernement du président Robert Mugabe avait déjà tenté d'enrayer l'hyperinflation en imposant un contrôle des prix qui n'avait fait qu'aggraver les pénuries.

Pour les pays occidentaux, qui n'ont pas reconnu la réélection le 27 juin de M. Mugabe, c'est la réforme agraire musclée de 2000 avec l'expropriation de fermiers blancs qui est responsable de cette situation, car elle a désorganisé le secteur agricole du pays, ancien grenier à céréales d'Afrique australe.

Le président Mugabe s'est contenté de rejeter sur l'Occident l'origine des difficultés économiques dues selon lui aux sanctions imposées aux membres de son régime après sa réélection en 2002.