Les 20 locomotives hybrides flambant neuves qui seront mises en service dans le réseau de trains de banlieue de Montréal, à partir de 2011, seront fabriquées par Bombardier (T.BBD.B), dans le cadre d'un contrat commun de plus de 533 millions de dollars avec un transporteur du New Jersey.

Les 20 locomotives hybrides flambant neuves qui seront mises en service dans le réseau de trains de banlieue de Montréal, à partir de 2011, seront fabriquées par Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]], dans le cadre d'un contrat commun de plus de 533 millions de dollars avec un transporteur du New Jersey.

Après des mois de retard sur l'échéancier initial, le contrat entre les parties a été signé vendredi et l'annonce en sera faite aujourd'hui en présence du ministre du Développement économique, Raymond Bachand, de la responsable du Transport, Julie Boulet, et du président de l'Agence métropolitaine de transport (AMT), Joël Gauthier, selon l'information obtenue par La Presse.

Les locomotives Bombardier, propulsées au gazole et au biocarburant ou à l'électricité, sont entièrement fabriquées en Europe, principalement en Allemagne. L'agence gouvernementale, qui relève du ministère des Transports du Québec, a confirmé que les négociations portaient sur l'achat d'un nombre de locomotives beaucoup plus important que les cinq qui avaient été prévues il y a plus d'un an. La part du contrat attribuable à l'AMT s'élève à 223 millions.

L'entente entre Bombardier et l'AMT porte donc à 46 le nombre des locomotives commandées par l'AMT et New Jersey Transit (NJT), qui exploite le troisième réseau de transports en commun en importance aux États-Unis.

Il y a déjà plus d'un mois, le partenaire américain de l'AMT a annoncé qu'il confiait à Bombardier Transit Corportation le contrat de fabrication de ses 26 locomotives bimode, «à un coût approximatif de 310 millions», soit un coût moyen de 12 millions de dollars américains par appareil.

Le 14 mai 2007, l'Agence métropolitaine de transport avait annoncé avec fierté son association avec NJT dans un appel de propositions pour l'acquisition de 31 locomotives. NJT prévoyait en acheter 26, l'AMT, cinq.

L'objectif de cette commande groupée visait «à atteindre d'importantes économies d'échelle pour les deux partenaires». L'entente recherchée devait aussi prévoir des options sur 48 locomotives supplémentaires, dont 15 pour l'agence montréalaise.

Cet appel de propositions «auprès de constructeurs intéressés pour la conception, la mise au point, la construction, l'assemblage, l'essai et la livraison de locomotives bimode, c'est-à-dire fonctionnant au diesel ou à l'électricité par caténaire» prévoyait toutefois la signature d'un contrat distinct pour chacun des transporteurs.

Bombardier Transit Corporation a été choisi par les deux transporteurs pour la fabrication des locomotives. Ce choix n'a rien d'étonnant puisque le marché pour ce type particulier de locomotive est assez limité. La Presse n'a pu savoir, vendredi, si d'autres constructeurs avaient manifesté leur intérêt pour l'appel de propositions de NJT et de l'AMT.

Signature retardée

La signature des deux contrats était prévue pour le printemps 2008.

Le printemps a passé.

Le 9 juillet dernier, NJT a annoncé que le conseil d'administration venait d'approuver l'attribution d'un contrat pour 26 locomotives bimode à Bombardier Transit Corporation, au coût d'environ 310 millions de dollars américains. Ce coût inclut «le design, l'ingénierie, la fabrication, la formation du personnel ainsi que des pièces de rechange», en plus d'options pour de futurs achats, selon le communiqué publié à l'époque par NJT.

Ces nouvelles locomotives sont destinées au mégaprojet ARC, dont le coût est estimé à 7,5 milliards de dollars américains, et dont la construction doit commencer en 2009. Le projet prévoit la construction de tunnels de plus de 14 km sous les Palissades du New Jersey, la rivière Hudson et une partie de l'île de Manhattan. NJT affirme que ce projet permettra de doubler le nombre des déplacements en train entre New York et le New Jersey.

À Montréal, les locomotives de Bombardier sont destinées en priorité au nouveau train de l'Est, qui reliera le sud de la région de Lanaudière (Terrebonne et Mascouche) au centre-ville en 61 minutes. Onze d'entre elles serviront à améliorer le service, tandis que les neuf autres seront utilisées pour remplacer de l'équipement vétuste.

Comme pour le projet ARC du New Jersey, la capacité de ces engins de se mouvoir à l'électricité est essentielle à la réalisation du projet de l'AMT, dans la mesure où ce train de banlieue empruntera le tunnel du Mont-Royal, où seules les locomotives électriques sont permises.

— Avec la collaboration de Denis Lessard