Le président de l'exploitation de Bell Canada (T.BCE), Patrick Pichette, passe chez les Américains. Le diplômé de l'UQAM rejoindra à la mi-août la haute direction de Google, à titre de premier vice-président et chef de la direction financière.

Le président de l'exploitation de Bell Canada [[|ticker sym='T.BCE'|]], Patrick Pichette, passe chez les Américains. Le diplômé de l'UQAM rejoindra à la mi-août la haute direction de Google, à titre de premier vice-président et chef de la direction financière.

«Je suis très excité par l'idée de travailler pour Google [[|ticker sym='GOOG'|]], qui est une marque globale que tout le monde connaît et que tout le monde utilise, et qui a une culture d'entreprise extraordinaire», a lancé le Montréalais de 45 ans, joint hier après-midi par La Presse. Il devra déménager en Californie.

M. Pichette, père de trois adolescents, relèvera directement du PDG de Google, Eric Schmidt, dans le cadre de ses nouvelles fonctions. Impossible cependant de savoir quels défis lui réserve son mandat.

«Il est beaucoup trop tôt pour me prononcer à ce sujet. Tout ce que je peux dire, c'est que lorsqu'on fait partie de la haute direction, on a toujours le mandat d'avoir une vision globale et de participer aux opérations détaillées de la compagnie. Comme chef de la direction financière, je vais avoir mon rôle à jouer là-dedans», a indiqué le dirigeant, titulaire d'un baccalauréat en administration des affaires de l'UQAM et d'une maîtrise en philosophie politique et économique de l'Université Oxford.

Sur le plan financier, Google et Bell affichent des similitudes frappantes. En 2007, elles ont toutes deux déclaré des revenus avoisinant les 17 milliards. Mais Google, qui compte la moitié moins d'employés (19 000 contre plus de 50 000 pour Bell), connaît une croissance quasi phénoménale depuis 2002.

Entre 2006 et 2007, ses revenus ont crû de 6 milliards, alors que ceux de Bell stagnent depuis 2003.

Au sein de Bell, M. Pichette était le grand responsable de la gestion du réseau et de sa migration vers une infrastructure reposant sur la technologie IP (Internet Protocol).

Son embauche chez Google survient alors que le géant de la recherche sur Iinternet tente de s'imposer dans le marché de la téléphonie mobile.

En novembre, Google s'est notamment montrée intéressée à participer aux enchères déclenchées par la FCC (l'équivalent américain du CRTC) pour acquérir une partie du spectre de 700 MHz (l'ancien UHF sur les télévisions) nouvellement destiné à la téléphonie cellulaire.

En acquérant ce spectre, Google aurait pu devenir un fournisseur de téléphonie sans fil. L'entreprise s'est toutefois désistée après avoir obtenu certaines assurances de la FCC lui garantissant que les compagnies de téléphonie sans fil qui se partageront le spectre permettront à leurs clients d'installer à leur guise des logiciels créés par Google sur leurs portables.

Simultanément, Google annonçait la création de la plateforme Android, une suite de logiciels gratuits pour téléphones cellulaires permettant d'accéder plus facilement à Internet. Android, sans être un téléphone en tant que tel, se veut un concurrent de l'iPhone et du BlackBerry, produit par l'entreprise canadienne Research in Motion.

Google tentait depuis août 2007 de trouver un successeur à George Reyes, une grosse pointure partie à la retraite qui a notamment négocié l'achat de YouTube en 2006, une transaction de 1,6 milliard en actions.

Selon Forbes, M. Pichette a gagné chez Bell un salaire annuel de 712 500  en 2007, auquel s'est ajouté un bonus de 636 000 . Il possède en plus pour 4 millions d'actions de l'entreprise.

Selon Bloomberg, son salaire de base chez Google sera de 450 000 , 500 000  de plus à la signature du contrat et un autre 500 000  après six mois. Il est aussi admissible à un bonus représentant 150% de son salaire et obtiendra une quantité non dévoilée d'actions de l'entreprise.