Pour la deuxième année consécutive, la Beauce perd 1000 emplois manufacturiers. La région compte maintenant 19 368 emplois dans ce secteur.

Pour la deuxième année consécutive, la Beauce perd 1000 emplois manufacturiers. La région compte maintenant 19 368 emplois dans ce secteur.

«Oubliez ça la Beauce qu'on a connue au début des années 2000 avec 24 000 emplois reliés au secteur manufacturier», a indiqué Daniel Chaîné, le directeur général du Centre local de développement Robert-Cliche, en présence de ses homologues Claude Morin de Beauce-Sartigan et Denis Sylvain de la Nouvelle-Beauce, à Saint-Joseph, mercredi.

Le bilan des activités 2007 tracé par les trois commissaires au terme d'une enquête réalisée sur l'état de la production manufacturière démontre une perte de 1014 emplois et une diminution de 22 % de la valeur des investissements manufacturiers.

«Quand nous compilons les données des 493 sondés sur 516 entreprises répertoriées sur le territoire, ajoute Claude Morin, nous tenons compte des résultats de l'année entière, de janvier à décembre. Si une entreprise a fermé ses portes à l'été, par exemple, nous calculons les emplois et sa production sur les six ou sept mois d'activité.»

Le directeur général du Conseil économique de Beauce ne cache donc pas qu'il anticipe, notamment, une baisse significative des ventes à l'exportation l'an prochain.

Si les investissements sont passés de 118,2 millions $ à 91,9 millions $, il appert que la diminution des ventes hors Canada a quand même chuté de 4,19 %.

«Le secteur le plus important pour la vente à l'extérieur du Québec demeure le bois de sciage, de construction, le bois ouvré et le meuble avec 472,9 M$ pour 12,2 % des ventes, note Denis Sylvain. Cela constitue une baisse de 61 M$ comparativement à 2006 et de 203 M$ comparativement à 2004.»

Situation sérieuse

Sans être alarmistes, les commissaires reconnaissent le sérieux et la prudence des industriels beaucerons.

«Beaucoup de nos entreprises tiennent le coup parce qu'elles sont bien capitalisées, note M. Morin. Elles ont pris un virage en 2005 en raison de l'invasion des produits asiatiques. Mais depuis, alors qu'elles croyaient avoir réglé cette situation, d'autres facteurs sur lesquels elles ont peu ou n'ont pas de contrôle se sont ajoutés, dont l'envolée du dollar jusqu'à 1,10 $, la question des régions ressources, les fluctuations du coût de l'essence et le ralentissement de l'économie américaine.»

Selon les commissaires, les industriels doivent continuer à investir avant de se garantir une productivité accrue gage de la pérennité des entreprises manufacturières.

«Nos PME sont dans une phase de transition. Elles cherchent de nouveaux modèles d'affaires. Certaines contractent des ententes ailleurs, assemblent et distribuent au lieu de produire, explique M. Chaîné. Nos gens d'affaires sont ingénieux. Il faut faire confiance.»