L'imprimeur en difficulté Quebecor World (T.IQW) dispose de deux semaines pour trouver un financement de 125 M$ US, à défaut de quoi sa survie pourrait être compromise.

L'imprimeur en difficulté Quebecor World [[|ticker sym='T.IQW'|]] dispose de deux semaines pour trouver un financement de 125 M$ US, à défaut de quoi sa survie pourrait être compromise.

L'entreprise montréalaise a fait l'annonce de ce nouveau développement le 31 décembre en début de soirée. Mercredi, première journée de négociation à la Bourse de Toronto en 2008, le titre de Quebecor World reculait de 4,5% pour se transiger à 1,69 $, en milieu d'après-midi.

Quebecor World a obtenu, de la part de son syndicat bancaire, des renonciations qui lui permettront de ne pas respecter, jusqu'au 31 mars, certains critères financiers, plus particulièrement le ratio de la dette sur le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) maximal de 4,5 pour 1, pour l'exercice terminé le 31 décembre.

En échange de ces renonciations, le syndicat bancaire exige que Quebecor World obtienne, au plus tard le 15 janvier, 125 M$ US en nouveau financement.

Autre condition: que l'imprimeur conclue, d'ici à la fin du mois, une «opération de refinancement» visant à réduire sa facilité de crédit à 500 M$ d'ici le 29 février et son remboursement intégral avant la fin juin.

La société a précisé lundi qu'elle menait «activement» des pourparlers avec des institutions financières en vue de conclure l'arrangement souhaité, tout en précisant qu'«aucune assurance» ne pouvait être donnée «que de tels engagements de financement seront obtenus».

Quebecor World, qui est contrôlé par le conglomérat Quebecor, vit des moments difficiles depuis que la vente de ses activités européennes à l'imprimeur néerlandais RSDB a été rejetée par les actionnaires de ce dernier, le 13 décembre.

Cette transaction aurait permis à Quebecor World de toucher 213 M$ US de liquidités très bienvenues.

Des analystes ont alors commencé à envisager la vente de l'entreprise en tout ou en partie, voire sa faillite. L'annonce du 31 décembre, plus particulièrement son échéancier serré, montre à quel point la situation est délicate pour Quebecor World.

Le 17 décembre, le PDG de l'imprimeur, Wes Lucas, a quitté son poste. Il a été remplacé par le chef de la direction financière, Jacques Mallette.

En novembre, invoquant les mauvaises conditions du marché du crédit, Quebecor World avait abandonné un plan de refinancement en actions et en obligations de 750 M$ US.

En un an, le titre de Quebecor World a perdu plus de 85% de sa valeur à la Bourse de Toronto. En février 2007, il s'échangeait à 17,25 $.