S'il est un rare consensus auquel en arrivent les acteurs du secteur porcin au Québec, c'est qu'ils font face en ce moment à une crise structurelle qui va demander des adaptations majeures.

S'il est un rare consensus auquel en arrivent les acteurs du secteur porcin au Québec, c'est qu'ils font face en ce moment à une crise structurelle qui va demander des adaptations majeures.

Guy Coulombe, le mandataire du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation dans le dossier de la production porcine, a remis vendredi aux autorités du ministère un avis faisant suite à ses discussions avec les principaux acteurs de la filière porcine.

Les discussions se sont révélées difficiles, alors que la crise est vécue de façon différente par les partenaires : «J'ai cependant constaté qu'un large consensus existait quant au fait que le secteur porcin faisait face à un problème structurel et non conjoncturel», a-t-il dit.

Un écran de fumée

Les représentants rencontrés par le mandataire s'entendent sur le fait que la faible valeur du dollar canadien a joué pendant de nombreuses années un rôle d'écran qui a eu pour effet de cacher des faiblesses importantes.

Avec un huard fort, les producteurs de porc de la province sont soudainement beaucoup moins compétitifs face à leurs rivaux américains, entre autres.

Pour survivre, l'industrie québécoise du porc, qui exporte 50% de sa production, n'a guère d'autres alternatives que d'accroître sa productivité.

«La seule exploitation des marchés de niche, comme le marché de la viande biologique, ne pourra suffire à moyen terme à assurer la pérennité de l'industrie», fait-on valoir.

Des divergences importantes

Au-delà de ce consensus, malheureusement, les avis diffèrent grandement et laissent voir une fracture entre partisans des solutions de marché et défenseurs de l'encadrement législatif.

«La simplicité apparente du système de mise en marché des porcs vivants dissimule en fait des luttes de pouvoir et des stratégies commerciales et économiques opposées entre les partenaires», souligne Guy Coulombe, qui déplore du même souffle le manque de volonté des acteurs d'accepter certains compromis de part et d'autre.

Le mandataire s'avoue dans ces circonstances incapable de dresser à court terme un plan de développement de l'industrie du porc et se borne à esquisser quelques pistes de solution.

«Il me semble essentiel que ce débat puisse se poursuivre entre les

parties au cours des prochains mois», conclut-il.