Il serait très mal vu par le marché que Google (GOOG) dépose une contre-offre à Yahoo! (YHOO) en vue de couper l'herbe sous le pied de Microsoft (MSFT).

Il serait très mal vu par le marché que Google [[|ticker sym='GOOG'|]] dépose une contre-offre à Yahoo! [[|ticker sym='YHOO'|]] en vue de couper l'herbe sous le pied de Microsoft [[|ticker sym='MSFT'|]].

C'est ce qu'indiquent des spécialistes, notamment Sylvain Sénécal, professeur spécialisé en marketing et Internet à HEC Montréal.

«Ça m'étonnerait vraiment. Google a les moyens, mais ça serait très mal accepté par le milieu, surtout par les annonceurs», indique-t-il.

Si le marché était fragmenté avec plus d'équilibre, le premier joueur (Google en l'occurrence) pourrait acheter le numéro deux (Yahoo!), explique le professeur.

Mais dans le contexte actuel, Google domine outrageusement le marché d'Internet. L'entreprise dirigée par Éric Schmidt s'accaparait près de 60% de toutes les recherches sur Internet effectuées aux États-Unis en 2007 alors que Yahoo! en obtenait seulement 23%.

«Pour les annonceurs, ce ne serait pas très bon car Google deviendrait en quelque sorte monopolistique. Ça serait Google qui fixerait les prix, imposerait ses prérogatives», souligne M. Sénécal.

D'autant plus qu'un possible achat de Yahoo! par Google serait scruté par le Département du commerce américain qui n'aime pas beaucoup les situations de monopoles.

«Stratégiquement, ça ne serait dans l'intérêt de personne», poursuit le professeur.

C'est ce que croit également François Rochon, président de Giverny Capital et gestionnaire de portefeuilles.

«Je ne vois pas pourquoi Google ferait ça. Cela ne leur donnerait pas une valeur ajoutée, ils sont déjà premiers dans le marché», dit-il.

Au contraire, Microsoft a besoin d'une transaction comme celle-ci afin d'augmenter sa présence sur Internet. L'entreprise fondée par Bill Gates a également beaucoup de liquidités, à l'évidence, pour avaler Yahoo!, indique le gestionnaire.

Vendredi, Microsoft a annoncé qu'il déposera une offre d'achat de 44,6 G$ afin de s'emparer de sa rivale Yahoo!. La démarche vise évidemment à faire contrepoids à la domination de l'ogre Google qui fait la pluie et le beau temps sur la Toile depuis plusieurs années.

Au Nasdaq, vers 13h00, l'action de Google descendait de 9% à 514,83$.