Le marché interbancaire poursuivait mardi son très net mouvement de détente, après plusieurs semaines de paralysie quasi-complète, aidé par les détails fournis par plusieurs gouvernements européens sur leurs plans de soutien au secteur financier.

Le marché interbancaire poursuivait mardi son très net mouvement de détente, après plusieurs semaines de paralysie quasi-complète, aidé par les détails fournis par plusieurs gouvernements européens sur leurs plans de soutien au secteur financier.

Le taux interbancaire offert à Londres et exprimé en dollars (Libor) à 3 mois se détendait fortement à 4,635%, contre 4,7525% lundi, indiquant que les établissements financiers sont beaucoup moins réticents à se prêter de l'argent entre eux.

L'Euribor à trois mois, l'un des principaux taux de référence du marché monétaire de la zone euro, baissait lui aussi nettement, à 5,235%, contre 5,318% lundi.

Depuis le début de sa détente, entamée vendredi, il a effacé le tiers de la violente hausse qu'il a connu entre le 15 septembre, jour de la faillite de Lehman Brothers, et les sommets atteints à 5,393% les 8 et 9 octobre, un record depuis sa création au début de 1999.

«On reste certes sur des niveaux très élevés, mais c'est la plus forte baisse enregistrée cette année, qui est sans doute appelée à se poursuivre», souligne Natixis, jugeant que l'attention devrait désormais se déplacer vers «les Bourses, la récession de part et d'autre de l'Atlantique et les émergents».

Plusieurs grands pays européens ont détaillé lundi leurs mesures de soutien au secteur financier, incluant une garantie des crédits interbancaires et des aides publiques à la recapitalisation. Au total, ils ont mis quelque 1700 milliards d'euros (2695 G$ CAN) sur la table.

Ces annonces «ont été bien reçues par les marchés», puisqu'elles portent sur des montants «assez significatifs» et ont été «perçues comme pertinentes, et adaptées pour résoudre l'essentiel de la crise actuelle», selon les stratégistes de BNP Paribas.

Les investisseurs ont par conséquent retrouvé un peu plus de goût pour la prise de risque. Ce changement de climat laisse espérer une détente du marché du crédit, profitable aux banques mais aussi, par extension, aux entreprises non financières et aux particuliers.

Les marchés «ont désormais besoin d'actes pour poursuivre leur convalescence», selon BNP Paribas, et suivront dès cette séance les détails du plan Paulson de 700 G$ US.