Les éoliennes fabriquées par AAER à Bromont ont été choisies par Northland Power pour équiper son parc éolien de 100 mégawatts qui sera construit à Mont-Louis en Gaspésie.

Les éoliennes fabriquées par AAER à Bromont ont été choisies par Northland Power pour équiper son parc éolien de 100 mégawatts qui sera construit à Mont-Louis en Gaspésie.

Il s'agit d'un contrat de 142 millions pour la fourniture de 61 éoliennes, a précisé hier le président de AAER, Dave Gagnon, lors d'un entretien avec La Presse Affaires.

C'est une première vente au Québec pour le seul manufacturier d'éoliennes au Canada. AAER avait fondé beaucoup d'espoirs sur le deuxième appel d'offres lancé par Hydro-Québec pour l'achat de 2000 mégawatts d'énergie éolienne, mais aucun des projets auxquelles la compagnie était associée n'avait été retenu.

Premier appel d'offres

L'entreprise, qui était sur le point de conclure un financement public, avait vu son titre plonger en Bourse à la suite des résultats de cet appel d'offres en mai dernier.

Le projet de Northland Power est issu du premier appel d'offres lancé en 2003 par Hydro-Québec pour l'achat de 1000 mégawatts. Il prévoit la vente de 100 mégawatts à Hydro pour une durée de 20 ans, à compter du 1er décembre 2010.

Northland Power a construit d'autres parcs éoliens avec les turbines de GE, mais ce manufacturier a délaissé le marché québécois pour d'autres plus lucratifs et moins exigeants. Les fournisseurs d'Hydro-Québec doivent s'engager à fabriquer en partie une partie de leurs éoliennes en Gaspésie.

Respect des exigences

Le président d'AAER a indiqué qu'il entendait respecter les exigences de contenu gaspésien. «On va créer des emplois en Gaspésie et à Bromont», a-t-il dit. Il prévoit discuter avec les entreprises déjà installées en Gaspésie, comme Marmen (mâts) et LM Glassfiber (pales) pour minimiser les dépenses.

AAER fabrique et assemble sous licence les turbines, qui sont la partie la plus importante d'une éolienne. Son intention est de fabriquer progressivement toutes les composantes de ses éoliennes et de les vendre sur le marché nord-américain.

De cinq machines en 2008, la production à Bromont devrait passer à 90 en 2009 et à 200 en 2010, prévoit Dave Gagnon.

La crise financière actuelle pourrait avoir un impact sur les projets de développement éoliens, selon lui. «Il faut être prudent dans le choix de nos clients», estime-t-il.

Pour la première moitié de l'exercice en cours, AAER affiche une perte de 5,3 millions. Son titre s'échange à 25 cents à la Bourse de croissance de Vancouver et depuis un an, sa valeur a oscillé entre 15 cents et 2,10$.