Cherchant à combattre ensemble la pire crise financière depuis celle des années 1930, une foule de banques centrales abaissent leurs taux directeurs d'un demi-point mercredi.

Cherchant à combattre ensemble la pire crise financière depuis celle des années 1930, une foule de banques centrales abaissent leurs taux directeurs d'un demi-point mercredi.

Le mouvement est mené par la Réserve fédérale des États-Unis, qui abaisse son taux à 1,5%. La Banque du Canada réduit le sien à 2,5%.

En Europe, la Banque centrale européenne ramène le sien à 3,75% tandis que la Banque d'Angleterre établit son taux à 4,5%.

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Les banques centrales en Suède et en Suisse font aussi partie de cette stratégie concertée, mais le Japon ne suit pas le mouvement, se contentant de le cautionner.

Les autorités monétaires citent des «signes de faiblesse de l'activité économique et d'une réduction des pressions inflationnistes» pour justifier leur décision.

En juin, la Réserve fédérale avait mis un frein à ses baisses de taux en raison de ses craintes sur une poussée d'inflation. Depuis, les conditions économiques se sont détériorées, la forçant à faire marche arrière.

Dans le communiqué qu'elle publie ce matin, la Fed écrit que «les données économiques qui nous arrivent suggèrent que le rythme de l'activité économique a ralenti de façon marquée dans les mois récents.»

«De surcroît, poursuit le document, l'intensification des turbulences sur les marchés financiers devrait entraîner une plus grande prudence encore dans la consommation, en partie du fait d'une nouvelle réduction de la capacité des ménages et des entreprises à obtenir du crédit. L'inflation a été élevée mais le comité pense que la réduction des prix de l'énergie et des autres matières premières, ainsi que les perspectives plus faibles pour l'activité économique ont réduit le risque de redémarrage de l'inflation».

De son côté, la Banque du Canada note que les attentes d'inflation diminuent et demeurent arrimées à la stabilité des prix.

«L'intensification de la crise financière mondiale a des répercussions marquées sur tous les pays, écrit l'institution fédérale. Ces dernières semaines, les conditions sur les marchés financiers internationaux se sont fortement détériorées, l'économie américaine s'est affaiblie davantage et les cours des matières premières ont baissé abruptement.»

Les conditions économiques américaines défavorisent un pays commerçant tel que le Canada, dit notre banque centrale.

«La détérioration de nos termes de l'échange contribuera également à ralentir la progression de la demande intérieure, indique le communiqué. La récente dépréciation du dollar canadien aidera certes à absorber les effets de l'assombrissement des perspectives mondiales sur notre économie, mais elle ne réussira pas à les compenser entièrement.»

Enfin, la Banque du Canada estime que la chute des prix des matières premières atténuera les pressions inflationnistes au pays.

Avec AFP et AP