Le Groupe Popcorn, qui gère les campagnes publicitaires de films québécois et hollywoodiens au Québec, est sur le point de fermer boutique, étranglé par ses problèmes financiers.

Le Groupe Popcorn, qui gère les campagnes publicitaires de films québécois et hollywoodiens au Québec, est sur le point de fermer boutique, étranglé par ses problèmes financiers.

Vendredi dernier, l'entreprise montréalaise s'est placée sous la protection de la Loi sur la faillite. Selon les documents publics déposés à la Cour supérieure, le Groupe Popcorn doit 3,8 millions de dollars à ses créanciers, pour la plupart des médias québécois.

Figure dominante de son industrie au Québec, le Groupe Popcorn a réalisé la campagne publicitaire de plusieurs films à succès hollywoodiens, dont Batman - The Dark Knight, le succès de l'été au box-office.

Dans le cadre du processus judiciaire, le Groupe sera vraisemblablement scindé et vendu à deux entreprises différentes, l'une spécialisée dans le placement média et l'autre dans la promotion cinématographique. La conclusion de la transaction et l'identité des acheteurs devraient être annoncées ce matin à la première audience du dossier devant la Cour supérieure.

"Nous négocions présentement une transaction pour vendre l'achalandage de clients du Groupe Popcorn à des tiers. La transaction devrait se conclure lundi au plus tard. Il y a urgence d'agir, car les choses changent très rapidement dans l'industrie du cinéma", dit le syndic au dossier Christian Bourque, de la firme PricewaterhouseCoopers.

Selon le syndic, quatre ou cinq des trente et un employés de Groupe Popcorn devraient perdre leur emploi à la suite de la transaction. Les autres employés resteraient à l'emploi des nouveaux propriétaires.

Les problèmes financiers du Groupe Popcorn ont commencé en mai dernier alors que le distributeur Christal Films, un de ses clients les plus importants, s'est placé sous la protection de la loi face à ses créanciers. "Christal Films devait environ 1,5 million au Groupe Popcorn, dont le chiffre d'affaires est d'environ 35M$, dit le syndic Christian Bourque. Historiquement, le Groupe Popcorn a toujours été rentable."

Le Groupe Popcorn n'était pas au bout de ses peines puisque son actionnaire principal, l'entreprise torontoise Ad Express, éprouvait aussi des problèmes financiers. Ad Express, qui gérait les campagnes publicitaires des films hollywoodiens et canadiens dans le reste du Canada, a déclaré faillite lundi dernier.

L'entreprise torontoise détient la moitié des actions du Groupe Popcorn. Le reste des actions sont détenues par le distributeur France Film (25%) et une société appartenant à cinq cadres du Groupe Popcorn (25%). Joint par La Presse Affaires, le président Claude Chabot n'a pas voulu commenter la situation financière du Groupe Popcorn.

Selon les documents publics au dossier de la Cour supérieure, l'entreprise doit 3,8 millions à ses créanciers, dont les plus importants sont la Banque Nationale (1 million), Radio-Canada (235 151$), RDS (178 177$), TQS (175 373$), le Journal de Montréal (157 821$), TVA (141 104$) et The Gazette (131 707$). Le Groupe Popcorn doit aussi 69 610$ à La Presse.

"Selon le règlement dans le dossier de Christal Films, les créanciers du Groupe Popcorn peuvent s'attendre à recevoir entre 30% et 50% de leurs créances", dit le syndic Christian Bourque.

Fondé en 1985 dans les bureaux de Cineplex Odéon à Montréal, le Groupe Popcorn comptait comme clients autant des studios américains (20th Century Fox, Walt Disney Pictures) que des distributeurs canadiens (Alliance Atlantis VivaFilm, Films Séville, Films Équinoxe, TVA Films). L'entreprise s'est occupée des campagnes de Harry Potter, Spider-Man au Québec, et les campagnes de C.R.A.Z.Y., Les 3 p'tits cochons et Cruising Bar 2.