Aux prises avec le déclin des petits gâteaux Vachon, le transformateur laitier Saputo (T.SAP) n'exclut pas de se départir de sa division boulangerie, surtout si les liquidités venaient à se faire plus rares.

Aux prises avec le déclin des petits gâteaux Vachon, le transformateur laitier Saputo [[|ticker sym='T.SAP'|]] n'exclut pas de se départir de sa division boulangerie, surtout si les liquidités venaient à se faire plus rares.

Au cours de l'exercice terminé le 31 mars, le bénéfice d'exploitation du secteur de la boulangerie, qui comprend aussi les biscuits Rondeau, a fondu de moitié par rapport à l'année précédente, passant de 20,3 à 9,4 millions de dollars. Le chiffre d'affaires a reculé de 3,2% pour s'établir à 164,6 millions.

«Ce ne sont pas seulement les petits gâteaux Vachon qui sont touchés, c'est le snack food en général», a expliqué hier le président et chef de la direction de l'entreprise montréalaise, Lino Saputo Jr, à l'issue de l'assemblée annuelle des actionnaires. «Les consommateurs sont plus conscients de ce qu'ils mettent dans leur corps.»

Outre la baisse des ventes, la division boulangerie a dû encaisser la forte augmentation du prix des ingrédients, qui a découlé de l'explosion du cours des matières premières, ces derniers mois. Les chaînes de supermarchés ont aussi grugé ses parts de marché en lançant des gâteaux sous leur marque maison.

Dans l'espoir de renverser la vapeur, Saputo accentue ses efforts de marketing, tente d'améliorer ses processus de production et révise ses recettes afin de réduire ses coûts. Par crainte de diluer ses marques de commerce, l'entreprise n'entend toutefois pas fabriquer des gâteaux pour les vendre sous la marque privée d'un détaillant.

Interrogé par un actionnaire, Lino Saputo Jr a reconnu que la société pourrait devoir céder la division de boulangerie pour se concentrer sur le secteur des produits laitiers.

«On est fiers d'avoir cette division, a affirmé M. Saputo. Notre orientation, à l'heure actuelle, c'est d'améliorer la profitabilité de cette division-là. Par la suite, on verra. Si, naturellement, on a besoin de cash, on prendra d'autres décisions. Pour l'instant, ça va rester à l'intérieur de Saputo. (...) Mais ça peut changer: il y a des circonstances qui peuvent changer.»

Dans le domaine du fromage, Saputo fait face à un autre défi: l'entrée en vigueur, en décembre prochain, d'un nouveau règlement fédéral qui obligera les transformateurs à utiliser un pourcentage minimal de lait frais pour fabriquer leur fromage. À l'heure actuelle, plusieurs produits laitiers contiennent une forte proportion de «solides du lait», comme du lactosérum, du beurre et de l'huile de beurre.

Saputo n'a pas voulu chiffrer l'impact qu'aura ce changement sur ses résultats, mais a annoncé hier avoir déposé, le mois dernier, une contestation du nouveau règlement en vertu de l'Accord sur le commerce intérieur.

«Nous croyons que nous avons les fondements juridiques pour contester ce règlement», a soutenu M. Saputo.

Selon Ottawa, les nouvelles règles se traduiront par un manque à gagner d'environ 72 millions pour l'ensemble des transformateurs et par un gain de 187 millions pour les producteurs laitiers.