Les électeurs de la Californie ont donné le feu vert à un gigantesque projet de train à grande vitesse de 45 milliards US reliant Sacramento, San Francisco, Los Angeles et San Diego.

Les électeurs de la Californie ont donné le feu vert à un gigantesque projet de train à grande vitesse de 45 milliards US reliant Sacramento, San Francisco, Los Angeles et San Diego.

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] voudrait bien monter à bord, mais elle risque fort de demeurer sur le quai.

«Bombardier ne nous a pas aidés, a déclaré le président du conseil d'administration de la California High Speed Rail Authority, le juge à la retraite Quentin Kopp, en entrevue téléphonique avec La Presse Affaires hier. Ma préférence personnelle serait de faire affaire avec les Français, les Espagnols ou les Japonais.»

Il a expliqué que sa commission avait conclu des ententes de collaboration avec les gouvernements de France, d'Espagne et du Japon pour échanger de l'information au sujet des trains à très grande vitesse. Il a également indiqué que les grands manufacturiers de ces pays (comme le constructeur du TGV français Alstom, la société espagnole CAF et les manufacturiers du shinkansen japonais) avaient fourni des services gratuits sur le plan de la révision des études d'ingénierie. Il n'a pas non plus manqué de noter que les filiales américaines de ces entreprises avaient contribué à la campagne référendaire sur le projet de train à grande vitesse californien.

«En outre, ce sont des entreprises très capables, a-t-il déclaré. J'aime faire affaire avec des enthousiastes capables.»

Bombardier n'est pas seule à avoir une sérieuse côte à remonter. C'est aussi le cas de la multinationale allemande Siemens.

«Je ne suis pas bien disposé envers Siemens, a lancé le juge Kopp. Elle ne nous a pas aidés pour faire accepter notre projet.»

Vote

La California High Speed Rail Authority, commission créée par l'État de la Californie, a fait inscrire aux élections de mardi dernier une question référendaire sur le projet de train à grande vitesse.

Plus précisément, la résolution proposée aux électeurs permettra à la Californie d'émettre des obligations d'une valeur totale de 9,95 milliards US afin de financer une partie du projet de 45 milliards US. L'État devra rembourser cette somme à raison de 647 millions US par an pendant 30 années. La résolution a été approuvée par 52,1% des électeurs.

L'approbation de la mesure a réjoui Bombardier, surtout dans le contexte du difficile climat économique actuel.

«C'est intéressant de voir que les gens ont quand même voté en faveur de cette dépense importante, a commenté le porte-parole de Bombardier Transport, David Slack. Cela reflète l'intérêt que les nations portent au transport en commun, surtout au transport ferroviaire.»

Avantages

Le juge Kopp a indiqué que le climat économique l'avait amené à modifier quelque peu ses discours au cours des dernières semaines de façon à faire valoir davantage les avantages économiques du projet.

«Le projet permettra de créer 150 000 emplois pendant la période de construction et plus de 450 000 emplois permanents par la suite, a-t-il déclaré. Apparemment, ces arguments ont été efficaces.»

La Californie espère aller chercher une bonne partie du financement auprès du gouvernement fédéral. Le juge Kopp ne s'est pas montré trop inquiet à ce sujet en cette période de crise financière.

«Au contraire, ce sera plus facile, a-t-il soutenu. Il y aura une législation de 150 à 300 milliards de dollars visant à stimuler l'économie qui comprendra des mesures sur les trains à grande vitesse.»

Il a également souligné qu'à au moins trois reprises pendant la campagne, le candidat démocrate Barack Obama, maintenant président désigné, avait parlé de la reconstruction des infrastructures américaines et, notamment, des trains à haute vitesse.

Les travaux de construction devraient commencer en 2010 et se poursuivre pendant huit ans. La commission devrait lancer un appel d'offres pour le matériel roulant en 2010 ou 2011.

«C'est une occasion potentielle très intéressante pour nous, mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres, a déclaré David Slack, Nous suivons ça de près.»

Bombardier a collaboré avec Alstom dans le cadre du TGV et du train rapide ACELA, qui relie Boston à Washington, mais travaille à son propre projet de train à très grande vitesse, le Zefiro.

À Paris, le président-directeur général d'Alstom, Patrick Kron, a aussi manifesté son intérêt. «Il n'y a aucune raison que nous ne nous placions pas sur ce projet», a-t-il déclaré.

Avec Agence France-Presse