La crise financière et les problèmes de Morgan Stanley (MS) contribuent à susciter de nouveaux doutes sur l'avenir du projet Lac Mirabel.

La crise financière et les problèmes de Morgan Stanley [[|ticker sym='MS'|]] contribuent à susciter de nouveaux doutes sur l'avenir du projet Lac Mirabel.

Avant de financer en partie un projet de centre commercial, les banques nord-américaines exigent 65% de baux signés, plutôt que 50% auparavant, et 40% de capital investi, au lieu de 30%, ont révélé à La Presse Affaires plusieurs experts des États-Unis et du Canada, la semaine dernière.

«C'est sûr que les prêteurs serrent la vis. Et dans ces nouvelles conditions, à des taux plus élevés, Lac Mirabel a des problèmes de financement», dit Jean-François Grenier, directeur principal des consultants Altus Géocom.

Le Gordon Group, promoteur de Lac Mirabel, n'a pas encore 65% de baux signés, déclare Gilles Fortin, président de la chaîne Tristan&America, qui veut y ouvrir un des 300 magasins prévus. Sheldon Gordon, président du conseil du Gordon Group, a reporté une demande d'entrevue à deux reprises depuis deux semaines.

La banque d'affaires Morgan Stanley est devenue l'actionnaire majoritaire de Lac Mirabel, mais elle connaît son lot de problèmes avec la crise financière. Après la chute de 50% de ses actions, Morgan Stanley vient d'en vendre un bloc de 21% à la banque japonaise Mitsubishi UFJ, au prix de neuf milliards US.

Il est plausible que Mitsubishi va analyser à son tour le dossier de Lac Mirabel avant de lui allonger du financement, déclare de son côté Louis Prudhomme, directeur général de la Ville de Mirabel.

L'ouverture de la première phase de Lac Mirabel a d'ailleurs été reportée de 2009 à 2010. «Lac Mirabel doit attacher ses baux et n'a pas encore tout à fait atteint les ratios financiers exigés. C'est ce que je comprends. Il manque encore quelques locataires», dit Louis Prudhomme. Par ailleurs, il y a 10 jours encore, les ingénieurs et les architectes poursuivaient toujours leurs mandats.

Lac Mirabel a déjà investi plus de 80 millions dans son projet de 450 millions, dont les trois quarts pour le terrain et le déplacement d'une ligne de transmission d'Hydro-Québec, ajoute Louis Prudhomme. En outre, le principal locataire, Bass Pro Shops, a demandé son permis de construction, souligne le maire, Hubert Meilleur. Cela dit, le directeur général a hâte de voir démarrer le chantier le printemps prochain.