La dernière semaine a été pénible pour Kangaroo Media (T.KTV). La firme de Mirabel a licencié hier 37% de son personnel en raison de problèmes financiers, quelques jours après le dépôt d'une poursuite contre elle au Texas pour une histoire de contrefaçon de brevets.

La dernière semaine a été pénible pour Kangaroo Media [[|ticker sym='T.KTV'|]]. La firme de Mirabel a licencié hier 37% de son personnel en raison de problèmes financiers, quelques jours après le dépôt d'une poursuite contre elle au Texas pour une histoire de contrefaçon de brevets.

La PME s'est fait connaître grâce à son appareil Kangaroo TV, qui transmet en direct des images et des informations pendant les événements sportifs. Le gadget fait un tabac auprès des mordus de F1 et de NASCAR, mais pas assez pour éponger les pertes de la société déficitaire.

En entrevue avec La Presse Affaires, Robert Mimeault, président de Kangaroo Media, a blâmé «la situation économique» pour expliquer les déboires de son entreprise.

Seules 29 personnes resteront employées de la firme, a-t-il dit, les autres ayant dû faire leurs boîtes dès l'annonce de leur renvoi. Cette mesure entraînera une diminution de 44% des frais d'exploitation qui devrait commencer à se faire sentir dès le présent trimestre, espère la PME.

Il faut dire que les choses sont difficiles depuis un bon moment pour Kangaroo. Malgré le «buzz» médiatique favorable dont jouit son produit partout dans le monde, le groupe a perdu 15,97 millions de dollars pendant son dernier exercice, alors que ses revenus ont atteint 14,27 millions. Au deuxième trimestre de cette année, la perte nette a atteint 4,7 millions, et les recettes, 1,4 million.

L'action de la PME a déjà flirté avec les 8$ en 2006 à la Bourse de Toronto, mais elle ne vaut plus aujourd'hui que 9,5 cents.

Kangaroo -qui fabrique, commercialise, vend et loue ses appareils- va maintenant se concentrer sur ses contrats avec la Formule 1 et le NASCAR, a expliqué Robert Mimeault. «Je n'ai pas le contrôle sur le prix de l'action, j'ai strictement le contrôle sur l'opération de la société, et c'est là-dessus qu'on va certainement attaquer les propriétés qu'on a aujourd'hui pour s'avantager de plus en plus.»

Le redressement annoncé hier a donné un électrochoc au titre de Kangaroo, qui a gagné 73% pendant la séance. En dépit de cette éclaircie, la poursuite déposée la semaine dernière au Texas par Front Row Technologies (FRT) pourrait faire mal à la PME à moyen terme.

FRT poursuit Kangaroo et d'autres entreprises relativement à une allégation de contrefaçon de brevets. La firme québécoise avait déjà été poursuivie pour une affaire similaire aux États-Unis, ce qui avait donné lieu à un règlement à l'amiable de plus de 4 millions de dollars en février dernier.

La nouvelle poursuite est sans aucun doute «négative» pour Kangaroo, a commenté dans un rapport l'analyste Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins.

«Avec les liquidités précaires de l'entreprise (14,4 millions plus les investissements à court terme au deuxième trimestre), nous croyons que Kangaroo pourrait faire face à une crise de liquidités compte tenu des perspectives incertaines de revenus et de la possibilité additionnelle d'un paiement pour le règlement (de la poursuite)», a écrit M. Poirier lundi.

Kangaroo n'a pas encore déterminé comment elle répondra à la nouvelle procédure, qui ne précise aucun montant de dommages.