Si vous êtes inquiets, vous n'êtes pas seuls. «Plus de 90% de la population n'a aucune idée de ce qui se passe en ce moment.»

Si vous êtes inquiets, vous n'êtes pas seuls. «Plus de 90% de la population n'a aucune idée de ce qui se passe en ce moment.»

Denis Durand, associé chez Jarislowsky Fraser, affirme que le commun des mortels ne comprend pas ce qui arrive. «Les gens savent que les choses vont mal. Un point c'est tout.» Depuis deux semaines, Jarislowsky Fraser reçoit deux fois plus d'appels de ses clients qu'en temps normal. Et ce fut la même chose hier: beaucoup d'appels.

«Nos clients savent très bien que la valeur de leur portefeuille a baissé. Ils veulent des explications pour comprendre ce qui arrive», dit M. Durand.

«Les plus avertis téléphonent et nous demandent pourquoi l'entente n'a pas été entérinée lundi (hier).»

Les plus «avertis» seulement, car plusieurs courtiers de plein exercice interrogés s'attendent à ce que le téléphone sonne davantage aujourd'hui (mardi). «Les gens étaient au travail lundi (hier) et ne savaient pas ce qui s'était passé en après-midi. Aujourd'hui, nous allons vraiment avoir le pouls de nos clients par rapport au vote de lundi (hier)», affirme Alexis Sarazin, conseiller en placement à la Financière Banque Nationale.

Même son de cloche à la Banque Royale. «Je m'attends à ce que le téléphone sonne davantage aujourd'hui», dit un planificateur financier chez RBC qui demande à ne pas être identifié.

«On a tout de même reçu beaucoup d'appels hier. Il faut faire de l'éducation. On revient à la base. Quand le client est près de sa retraite, il devrait rester prudent. J'ai un client qui m'a téléphoné pour frapper un coup de circuit. Il a fallu que je lui dise que le marché, c'est pas ça. On ne peut pas encourager ce qui va contre le profil et la philosophie qui ont été établis. Je lui ai dit que s'il tenait à son coup de circuit, il devrait tenter de le frapper dans un compte à escompte sur l'internet.»

Chez Scotia McLeod, l'administrateur associé Gabriel Landry soutient pour sa part que les appels des clients «ont commencé à entrer vers 15h» hier.

Selon lui, il y a péril en la demeure: «Il faut absolument que les représentants américains arrivent avec un vote ou une solution alternative. Sans cela, personne ne va être épargné.»

Si les marchés boursiers ont connu des temps difficiles dans le passé, la situation actuelle se démarque. «Ça fait 22 ans que je fais ça, c'est pas mal mes plus beaux moments. Tous les jours, on doit recommencer», dit François Barrière, vice-président, développement des affaires, marché des devises, à la Banque Laurentienne. «Il y a vraiment une grosse merde dans le marché, mais c'est peut-être pas aussi pire que ça.»

La crise financière a par ailleurs éveillé les esprits critiques. «Nos clients nous demandent beaucoup s'il s'agit d'un sauvetage de l'économie ou un sauvetage de Wall Street. Ils veulent savoir et ils n'ont aucune sympathie pour Wall Street», dit M. Durand.

Avant de raccrocher, Denis Durand y est allé d'une prédiction: le TSX va rebondir... demain.