Cinquante-neuf pourcent de la population croit que les syndicats protègent trop les incompétents et les paresseux, selon un sondage mené par Pierre Côté, fondateur de l'Indice relatif de bonheur (IRB).

Cinquante-neuf pourcent de la population croit que les syndicats protègent trop les incompétents et les paresseux, selon un sondage mené par Pierre Côté, fondateur de l'Indice relatif de bonheur (IRB).

Les syndiqués eux-mêmes sont loin d'être en désaccord avec cette affirmation : 52% d'entre eux répondent oui lorsqu'on leur demande si, dans la société d'aujourd'hui, les syndicats protègent trop les incompétents et les paresseux. Le camp du non rallie un maigre 9 % de l'ensemble des sondés et 11 % de la population syndiquée.

Le sondage dans son ensemble ne révèle ni amour ni haine envers les syndicats. Bien qu'on ne les érige pas en leaders de la société, on reconnaît leur utilité : 40 % des sondés les jugent essentiels dans la démocratie et l'équilibre social. Toutefois, 55 % croient que les syndicats incarnent des instruments politiques au service de leurs intérêts.

Au-delà du sondage, la question de la paresse et de l'incompétence au travail soulevée par Pierre Côté illustre une réalité des organisations.

Selon un sondage CROP commandé en 2007 par l'Ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles (ORHI), 69 % de la population affirme côtoyer au travail des employés dont le rendement est médiocre et qui sont maintenus en poste.

Mais, dans les faits, quel rôle les syndicats jouent-ils lorsqu'un patron est confronté à une situation d'incompétence ou de paresse flagrante d'un employé?

«En bout de ligne, le résultat est le même, syndicat ou non», affirme Laurent Francoeur, président et directeur général de l'ORHI. «Gérer l'incompétence relève de la responsabilité de l'employeur puisque celui-ci détient un droit de gérance. Le syndicat va encadrer le processus menant au congédiement, et il contestera la décision si les procédures n'ont pas été suivies correctement», ajoute-t-il.

Cependant, cette opinion de l'expert est loin d'être partagée par les sondés de l'IRB. Alors que Laurent Francoeur positionne les syndicats comme les gardiens de procédures établies, l'opinion publique estime que les syndicats encouragent la paresse et l'incompétence, entravant la productivité des organisations. Crise de perception ou signal d'alarme lancé aux syndicats?

«Les syndicats doivent faire une introspection et redéfinir leurs objectifs, déclare Pierre Côté. Ils ne se battent plus pour une cause, mais pour conserver leurs acquis et renforcer leur pouvoir.»

Observatoire social

L'Indice relatif de bonheur s'affiche comme un observatoire social indépendant. Pierre Côté, l'homme derrière l'indice, est consultant en communication marketing. Depuis qu'il a fondé l'IRB en novembre 2006, il a posé plus de 350 questions aux internautes naviguant sur indicedebonheur.com.

Quelque 1257 personnes ont répondu en ligne au sondage de l'IRB portant sur la perception des syndicats, la marge d'erreur étant de 2,8%.