La quasi-faillite du géant américain de la finance Bear Stearns (BSC), renfloué d'urgence par la Réserve fédérale vendredi, fait craindre que le pire soit encore à venir dans la crise mondiale du crédit.

La quasi-faillite du géant américain de la finance Bear Stearns [[|ticker sym='BSC'|]], renfloué d'urgence par la Réserve fédérale vendredi, fait craindre que le pire soit encore à venir dans la crise mondiale du crédit.

La banque d'investissement new-yorkaise a dû solliciter l'aide de la Fed pour faire face à une crise de liquidités aiguë et avancer à demain la publication de ses résultats pour le premier trimestre.

Ces chiffres précéderont d'une journée ceux de Goldman Sachs et de Lehman Brothers, et de deux jours ceux de Morgan Stanley, également victimes, à des degrés divers, de l'effondrement des produits adossés aux emprunts hypothécaires à risque.

Vendredi, la Fed s'est engagée à «fournir les liquidités nécessaires pour faciliter un fonctionnement harmonieux du système financier», une initiative soutenue par la Maison-Blanche.

«Il y a une convergence de risques sur le marché immobilier résidentiel et de risques financiers qui nécessite une action inhabituelle», a expliqué sur CNBC vendredi le président George Bush pour justifier le sauvetage de Bear Stearns avec de l'argent public.

Précédent de 10 ans

Les autorités américaines n'étaient plus intervenues aussi directement dans les affaires d'une compagnie privée depuis 10 ans, lorsqu'elles avaient forcé les grandes banques du pays à sauver le fonds spéculatif Long-Term Capital Management (LTCM), dont la faillite aurait été lourde de conséquences.

Cette mobilisation n'empêche pas les spécialistes de craindre le pire.

«Évidemment, l'histoire de Bear Stearns a nourri les craintes qu'il pourrait ne pas être le seul établissement à connaître de tels problèmes», a indiqué Gregory Drahuschak, analyste de Janney Montgomery Scott. Bear Stearns est l'une des cinq banques d'investissement de Wall Street, et une faillite de ce groupe pourrait, par un effet de domino, avoir des conséquences désastreuses pour de nombreuses autres banques.

L'affaire «a créé une onde de choc dans tous les marchés du monde», a ajouté Sherry Cooper, économiste en chef de BMO Capital Markets.