En procédure d'arbitrage depuis huit mois pour la signature d'une nouvelle convention collective, le Chantier maritime Verreault des Méchins en Gaspésie affronte maintenant une pénurie de main-d'oeuvre.

En procédure d'arbitrage depuis huit mois pour la signature d'une nouvelle convention collective, le Chantier maritime Verreault des Méchins en Gaspésie affronte maintenant une pénurie de main-d'oeuvre.

L'entreprise publie des appels de candidature afin de recruter des sous-traitants spécialisés en soudure, en sablage et en peinture. Les longues négociations avec l'employeur, entreprises depuis l'automne 2006, ne seraient pas étrangères au départ d'une partie de cette main-d'oeuvre.

"En tout, il y avait les noms de 160 travailleurs dans toutes les annexes de la convention. Beaucoup de ces travailleurs attendent le dénouement de la question financière pour revenir. Je crois que travailler dans sa région est la préférence des travailleurs du chantier Verreault, car il n'y a pas un grand écart de salaires entre les chantiers maritimes. La différence, c'est la stabilité du travail sur une base annuelle dans un chantier comme celui de la Davie", souligne Martin Pagé, conseiller syndical à la Fédération de la métallurgie de la CSN. Les travailleurs spécialisés sont aussi attirés par le boum minier sur la Côte-Nord.

Mutisme patronal

La direction du chantier n'a pas retourné la demande d'entrevue placée par le Soleil notamment pour commenter l'intention de la Société des traversiers du Québec de construire à l'étranger ses nouveaux traversiers.

Quelque 85 % des clauses normatives négociées dans la nouvelle convention collective sont satisfaisantes, estime la partie syndicale. Les clauses financières restent à négocier, mais après la vérification des livres comptables de l'entreprise par un vérificateur externe indépendant.

"On va prendre les conclusions de l'expert et négocier les clauses monétaires. Nous avons des demandes au niveau des salaires et la rétroactivité salariale à 2005 qui est le gros enjeu monétaire, le régime de retraite et les vacances. L'échéance de la convention est le 31 octobre 2009. On va terminer une convention et on va reprendre les négociations quasiment tout de suite après", souligne Martin Pagé.

L'appel à la sous-traitance demeurera dans la nouvelle convention "compte tenu des con-traintes de main-d'oeuvre de l'entreprise. Il y a de bonnes améliorations, mais la sous-traitance existera encore", dit le porte-parole syndical

Récemment, les services d'une entreprise ont été retenus pour le contrat du traversier CTMA Vacancier, qui est en cale sèche depuis le début de l'hiver. La dernière convention collective au chantier maritime Verreault a pris fin le 31 octobre 2006, il y a 18 mois. L'arbitrage s'est mis en marche à la fin de l'été 2007. Une procédure de conciliation s'est engagée depuis entre les deux parties avant que l'arbitrage ne procède.

Le chantier maritime Verreault, spécialisé dans la réparation de navires, employait environ une centaine de travailleurs ces dernières années dans cette municipalité de 1200 habitants située dans la MRC de Matane.