Le Canada devrait adhérer à une monnaie unique nord-américaine ou aligner la sienne sur le billet vert pour s'épargner les fluctuations subites des taux de change.

Le Canada devrait adhérer à une monnaie unique nord-américaine ou aligner la sienne sur le billet vert pour s'épargner les fluctuations subites des taux de change.

C'est le plaidoyer fait par Stephen Jarislowsky, grand patron de la firme de gestion de placements Jarislowsky Fraser, jeudi en fin d'après-midi devant le comité permanent des Finances à Ottawa.

Ses propos sont rapportés par le Globe and Mail dans son édition de vendredi.

«Dans un pays comme le Canada, nous ne pouvons nous permettre d'avoir un dollar qui passe par ce genre de girations, a dit M. Jarislowsky aux députés du comité. Je pense que nous devons vraiment commencer à penser au modèle d'une monnaie continentale comme en Europe.»

Le comité se penche sur l'effet du huard sur l'économie après une hausse de plus de 20% contre le billet vert cette année.

Stephen Jarislowsky s'inquiète de la hausse de notre dollar sur le secteur manufacturier et sur l'industrie forestière. «Nous n'avons pas une seule scierie au Canada qui ne perd pas de l'argent avec le taux de change malgré le fait que nous avons investi des centaines de millions de dollars dans du nouvel équipement quand nous avions l'argent pour le faire»

«Je crois que si nous restons au même niveau, ajoute-t-il, l'industrie forestière entière se trouvera en liquidation-faillite et il y aura d'énormes pertes d'emplois.»

Le financier ne s'est pas gêné pour contester l'idée qu'un dollar fort est simplement une occasion d'acheter de l'équipement à rabais. «Si vous vous dirigez vers la faillite et que le dollar continue à monter, je dirais que c'est mettre de l'argent au mauvais endroit», dit M. Jarislowsky.

Pour l'essentiel, l'homme propose une monnaie nord-américaine ou d'aligner le huard à une valeur d'environ 80 cents US, lui laissant une marge de flottement de 5%.