Le déficit commercial des États-Unis est tombé en septembre à son plus bas niveau en près de deux ans et demi, baissant à 56,5 G$ US en dépit du prix record du pétrole, a annoncé vendredi le département du Commerce.

Le déficit commercial des États-Unis est tombé en septembre à son plus bas niveau en près de deux ans et demi, baissant à 56,5 G$ US en dépit du prix record du pétrole, a annoncé vendredi le département du Commerce.

Cette baisse de 0,6% par rapport à août a surpris les analystes, leur consensus étant de l'ordre de 58,5 G$ US.

Le déséquilibre commercial est ainsi revenu à son niveau le plus bas depuis mai 2005.

De plus, les chiffres du mois précédent ont été révisés à 56,8 G$ US au lieu de 57,6 annoncés initialement.

La réduction du déficit en septembre s'explique d'abord par une hausse de 1,1% des exportations à 140,1 G$ US, un record. Profitant de la forte croissance mondiale, les Américains ont vendu des montants records en produits alimentaires (+700 M USD), produits industriels (+658 M USD) et biens de consommation (+327 M USD).

De leur côté les importations ont modérément progressé (+0,6% à 196,6 milliards), ce qui peut s'expliquer par un certain ralentissement de la demande intérieure à l'heure de la crise immobilière et du resserrement du crédit.

La hausse des achats de biens d'équipements (+754 M USD), de biens de consommation (+203 M USD) et de voitures (+311 M USD) a largement compensé la baisse pour les produits industriels (-380 M USD) et l'alimentation (-30 M USD).

La balance des services a affiché un excédent record de 9,3 G$ US.

Les États-Unis ont réduit leur déficit commercial malgré le niveau record des prix à l'importation du pétrole, qui ont atteint 68,51 dollars le baril en septembre. Malgré tout, du fait d'une baisse des quantités importées, le déficit pétrolier est resté assez éloigné de ses records, à 24,1 G$ US.

Hors pétrole, le déséquilibre de la balance des biens s'est fortement réduite, pour tomber à 39,6 milliards, ce qui est le plus bas niveau depuis mai 2004.

La dépréciation du dollar y est sans doute pour quelque chose  : le déficit avec l'Union européenne a diminué de 37,1% à 6,4 G$ US, avec par exemple un déficit envers l'Allemagne au plus bas depuis janvier 2004 (-34,9% à 2,8 mds USD). Celui avec la France a baissé de 17,5% à 1,2 G$ US, et celui avec l'Italie a chuté de 32,2% à 1,4 G$ US en septembre.

Le déficit avec le Canada, dont la monnaie s'est elle aussi fortement appréciée face au billet vert, a baissé de 3,2% à 4,9 G$ US.

La chute du dollar fait de plus en plus de mécontents chez les partenaires commerciaux des États-Unis. Mais jeudi le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a réaffirmé son message ambigu soutenant un dollar «fort» quoique «déterminé par les fondamentaux des marchés».

En revanche les Américains sont de plus en plus dépendants de la Chine, grand fournisseur de biens de consommation à bas prix, qui a représenté plus du tiers du déficit total en septembre (23,8 G$ US, soit 5,5% de plus qu'en août). Les importations ont en effet flirté avec leurs records.

Le déficit avec les pays de l'OPEP a baissé de 2,7% à 11,1 G$ US et celui avec le Mexique a reculé de 9,3% à 6,3 milliards.

Sur les neuf premiers mois de l'année, le déficit de la balance commerciale a atteint 527,5 G$ US, soit une baisse par rapport aux 581,6 milliards enregistrés sur la même période de 2006. Les États-Unis devraient donc pour la première fois en six ans voir leur déficit baisser en 2007.

Dans un rapport distinct le département du Travail a fait état d'une hausse de 1,8% des prix à l'importation en octobre, au plus haut depuis mai 2006, et de 0,5% hors pétrole.