Le titane est le dixième minerai en abondance sur la planète. Pourtant, les manufacturiers de rivets et de boulons qui servent à la fabrication des avions ont bien du mal à en obtenir.

Le titane est le dixième minerai en abondance sur la planète. Pourtant, les manufacturiers de rivets et de boulons qui servent à la fabrication des avions ont bien du mal à en obtenir.

"Récemment, une entreprise s'est fait dire par un fournisseur de titane qu'il y aurait un délai de 92 semaines avant la livraison. C'est presque deux ans!", indique Jacques Saada, président de l'Association québécoise d'aérospatiale.

Si le titane n'est pas rare dans la nature, il est rare sur le marché. Et c'est encore la faute des attentats du 11 septembre 2001.

"Avant les attentats, il y avait une production suffisante, mais quand la demande a chuté après les attentats, les fournisseurs de titane ont baissé leur production. Maintenant qu'il y a reprise, ils manquent de main-d'oeuvre pour le produire", ajoute-t-il.

Le plus grand producteur de titane est la Chine.

Le Canada ne fournit que 3% de la production mondiale. Mais l'aviation civile et militaire est gourmande de ce minerai: elle en utilise 23 000 tonnes par an.

La situation devrait se stabiliser d'ici deux ans, croit M. Saada, mais d'ici là, des retards de production pourraient survenir.

En attendant, les avionneurs signent des ententes avec des producteurs de titane et d'aluminium, un autre métal très demandé parce qu'il compose 90% de la structure d'un avion.

Ainsi, Boeing a signé une entente avec la firme russe SMPO-Avisma pour le titane, et Bombardier a conclu un contrat de huit ans avec Alcan et Kaiser pour l'aluminium.

Ils s'assurent ainsi que leurs fournisseurs aient la matière requise pour fabriquer les pièces. Les PME qui n'ont pas le pouvoir d'achat des grandes compagnies ont donc intérêt à se placer dans la chaîne d'approvisionnement de celles-ci pour bénéficier de ces partenariats.

"Avec ces ententes, on peut garantir une fixation de prix à long terme et s'assurer que nous recevrons les pièces", indique Marc Duchesne, porte-parole aéronautique chez Bombardier.