Le conflit de travail au Journal de Québec, qui perdure depuis plus d'un an, pourrait s'étirer encore «longtemps», prévient le président et chef de la direction de Quebecor (T.QBR.B), Pierre Karl Péladeau.

Le conflit de travail au Journal de Québec, qui perdure depuis plus d'un an, pourrait s'étirer encore «longtemps», prévient le président et chef de la direction de Quebecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]], Pierre Karl Péladeau.

Dans une lettre envoyée lundi au ministre du Travail, David Whissell, et au président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Michel Arseneault, M. Péladeau soutient que les employés en lock-out «reçoivent un revenu net très proche» de ce qu'ils touchaient avant le conflit, puisque les prestations syndicales ne sont pas imposables.

«Nous nous demandons même s'il est équitable que les contribuables québécois subventionnent des syndiqués pour qu'ils puissent jouir de conditions de travail très nettement supérieures à la moyenne des travailleurs québécois», écrit le dirigeant.

Pour justifier son refus d'accepter l'offre du ministre d'instaurer l'arbitrage, Pierre Karl Péladeau soutient que le litige ne peut être réglé que par les deux parties à la table: l'employeur et le syndicat..

«La profonde mutation et le déclin de l'industrie des quotidiens payants imposent des changements structurels et opérationnels qui ne peuvent être réglés par l'intervention d'une tierce partie», affirme-t-il.

Le pdg accuse l'unité locale des Teamsters qui représente les pressiers de la nouvelle imprimerie de Quebecor à Mirabel, construite au coût de 120 M$, d'utiliser «toutes les manoeuvres dilatoires possibles pour retarder la décision de l'arbitre» dans ce conflit séparé.

Selon lui, l'imprimerie n'est toujours pas rentable à cause des conditions de travail avantageuses des pressiers.

M. Péladeau qualifie d'«extravagance» le fait que des employés du Journal de Québec «gagnent 100 000 $ par année pour des semaines de 32 heures, réparties sur quatre jours, 40 semaines sur 52».

La direction propose aux employés du quotidien une semaine de 37,5 heures répartie sur 5 jours. On prévoit aussi suppressions de postes dans le cadre de la centralisation de certains services, comme celui des petites annonces.

Pierre Karl Péladeau assure que Quebecor a «toujours été disposé à négocier un règlement juste et équitable», qui devra néanmoins «tenir compte de la nouvelle réalité dans notre industrie», c'est-à-dire une «baisse marquée de la rentabilité des quotidiens payants».

Il dit souhaiter «une reprise du dialogue dans les plus brefs délais».

De son côté, dans une lettre adressée vendredi à MM. Péladeau et Arseneault, le ministre Whissell demandait aux parties de «reprendre sans délai le dialogue», rappelant qu'elles en avaient «les moyens».

Il y évoquait la motion dans laquelle l'Assemblée nationale a déploré le conflit, la semaine dernière.

«Cette négociation collective vous appartient et devrait se conclure dans les meilleurs délais, tel que souhaité à l'unanimité par les élus», conclut David Whissell.