Malgré les nuages noirs qui s'accrochent à l'horizon, tout juste à la frontière, les ventes de véhicules au Canada en 2008 pourraient être meilleures que prévu.

Malgré les nuages noirs qui s'accrochent à l'horizon, tout juste à la frontière, les ventes de véhicules au Canada en 2008 pourraient être meilleures que prévu.

Le consultant Dennis DesRosiers vient en effet de corriger le tir, et fait passer de 1,603 à 1,645 million de transactions ses prévisions de vente au pays pour 2008, ce qui en ferait l'une des meilleures années de l'industrie.

Pourtant, le consultant canadien spécialisé dans l'automobile note que la confiance des consommateurs est en baisse, ce qui est d'habitude suivi par une réduction des ventes de véhicules. Ce phénomène tend toutefois à s'estomper depuis 1998 en raison des programmes d'encouragement, note-t-il.

Jacques Béchard, président-directeur général de la Corporation des concessionnaires du Québec (CCAQ), se montre optimiste aussi et s'attend à au moins 400 000 transactions en 2008, comparativement à 413 000 l'an dernier.

C'est en lion que 2008 a commencé, avec une hausse de plus de 20% en janvier et février derniers, dit Dennis DesRosiers. «À notre grande surprise, concède Jacques Béchard, en raison des baisses de ventes aux États-Unis.»

Dennis DesRosiers prévoit cependant que le rythme d'activité dans l'auto va bientôt ralentir et que 2008 va se terminer en léger repli par rapport aux 1,653 million de ventes de 2007.

Le spécialiste explique la performance de l'automobile par les baisses de prix des constructeurs, de 5% selon Statistique Canada, et de la TPS, de 6% à 5%.

Les clients profitent de baisses de prix dans la foulée de la vigueur du huard canadien.

Les constructeurs étrangers en particulier, dont Toyota et Hyundai, passent aux rabais, plutôt que de laisser encore le leadership des programmes d'encouragement à GM, Ford et Chrysler, qui lèvent le pied face à leur situation financière, selon Dennis DesRosiers.

L'économie canadienne tient le coup, contrairement à l'américaine, et crée des emplois, dont au Québec. Or, celui qui décroche un emploi doit souvent s'acheter une auto, dit-il.

Le ralentissement américain contribue en outre à augmenter la disponibilité de véhicules prisés au Canada, souligne Dennis DesRosiers. D'ordinaire, les concessionnaires du Canada ne reçoivent pas assez de véhicules populaires, mais trop des autres qui se vendent mal aux États-Unis.

Par contre, si la récession annoncée aux États-Unis devient importante, le Canada pourrait vendre quelques milliers de véhicules de moins, avertit Dennis DesRosiers.

La valeur résiduelle des autos pourrait par ailleurs baisser, à cause du nombre quasi record de locations à renouveler et des achats outre-frontière.

Les automobilistes auront ainsi moins d'argent pour acheter un véhicule neuf et les concessionnaires devraient offrir des contrats de location moins avantageux, dit-il.

Personne ne se plaint au Québec, déclare de son côté Jacques Béchard, grâce aux rabais des constructeurs et aux nombreux contrats de location de 2002 et 2003 à renouveler.

Dès 2007, le Québec (+2,3%) a d'ailleurs connu une meilleure performance que l'ensemble du Canada (+1,4%), dit-il. Autour de 400 000 ventes, le Québec se maintiendrait au sommet du cycle de l'auto, pour la huitième année consécutive.