Les exportations du Québec ont fléchi de 6,4% en novembre par rapport au mois d'octobre, et de 4,1% de janvier à novembre 2007, selon les données colligées par l'Institut de la statistique du Québec.

Les exportations du Québec ont fléchi de 6,4% en novembre par rapport au mois d'octobre, et de 4,1% de janvier à novembre 2007, selon les données colligées par l'Institut de la statistique du Québec.

Très durement touchée en novembre, l'industrie aéronautique a pour sa part vu dégringoler de 43,2% ses exportations d'avions entiers avec moteurs.

En termes réels, c'est-à-dire en dollars constants (sans l'inflation) et aux prix de 2002, les exportations d'avions ont ainsi chuté à 470,6 millions de dollars en novembre.

Globalement, les exportations du Québec se sont élevées à 5,57 milliards en novembre, comparativement à 5,95 milliards en octobre.

«C'est un recul important, souligne Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins à propos de cette diminution de 6,4% enregistrée en novembre, mais il faut dire qu'en octobre, on avait eu une hausse de 8,9%.»

Le mois précédent, précise-t-elle, ce sont les expéditions d'avions à destination de l'étranger, très susceptibles de beaucoup fluctuer d'un mois à l'autre, qui avaient, au contraire... propulsé à la hausse les exportations.

Vers les États-Unis

Exprimées cette fois en dollars courants de 2007, les exportations à destination des États-Unis ont de leur côté reculé de 11,4% à 3,8 milliards en novembre.

«Il s'agit d'une diminution assez prononcée, et c'est certain que les avions ont joué pour beaucoup», note l'économiste du Mouvement Desjardins.

Principaux clients du Québec, auxquels les firmes d'ici acheminent 75% de leurs exportations, les États-Unis ont réduit leurs achats de 7,8% à 48,2 milliards de janvier à novembre - toujours en dollars courants.

«A priori, ça me paraît plus grave que d'habitude», note l'économiste Robert Lachance, de l'Institut de la statistique.

Globalement, pense Hélène Bégin, après le sursaut d'octobre, la tendance est revenue à la baisse en matière d'exportations en novembre. Tendance qu'on observe depuis le début de 2007, dit-elle.

«Un recul de 4,1% des exportations de janvier à novembre, je dirais que ce n'est pas encore alarmant, sauf qu'on assiste à une détérioration de l'économie américaine», dit-elle.

La tendance à la baisse des exportations du Québec devrait même s'amplifier, selon elle.

Plusieurs facteurs ont joué et continuent à jouer, explique l'économiste.

«C'est certain que la hausse du dollar canadien a compté pour beaucoup, dit-elle. Et aussi, on a vu de fortes baisses des exportations dans plusieurs secteurs, comme le secteur forestier. Le papier journal est en baisse, le bois d'oeuvre aussi.»

«Les États-Unis vont éviter la récession, mais le ralentissement économique va y prendre de l'ampleur en 2008», poursuit-elle.

Aux yeux de Robert Lachance, tout cela est sans doute attribuable à la fois à la vigueur du dollar canadien, «surtout ces derniers mois», et au fait que l'économie américaine est en mode freinage «depuis la crise des prêts hypothécaires risqués».

«C'est la quatrième baisse des exportations en 11 mois», dit-il.

L'aéronautique, un secteur qui compte pour 17% des exportations du Québec, aidera la province «à traverser cette période de turbulence», croit Hélène Bégin.

D'autant plus que le Québec se trouve en possession de plusieurs atouts susceptibles de soutenir son économie.

Les diminutions d'impôts, tant au niveau fédéral que provincial, qui se trouvent à enrichir les consommateurs, sont du nombre.

«Au provincial, c'est 950 millions en 2008. Il y a eu aussi la réduction de 1% de la TPS début janvier.»

Autre atout: le taux de chômage, qui se situe à environ 7% actuellement, auquel s'ajoute le programme de remise en état d'infrastructures du gouvernement Charest, entamé en 2007 et qui entraînera une injection de 30 milliards sur cinq ans dans l'économie.

«C'est vraiment énorme, fait observer l'économiste du Mouvement Desjardins. Nous, nous pensons que ça aura un effet d'un quart de point de pourcentage sur le PIB pour chacune de ces cinq années.»