Après les États-Unis, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie ont à leur tour annoncé samedi des mesures pour faire face à la crise financière et notamment pris l'engagement solennel de soutenir les établissements financiers européens en difficulté, à l'issue d'un mini-sommet à Paris.

Après les États-Unis, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie ont à leur tour annoncé samedi des mesures pour faire face à la crise financière et notamment pris l'engagement solennel de soutenir les établissements financiers européens en difficulté, à l'issue d'un mini-sommet à Paris.

Le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel et les premiers ministres britannique Gordon Brown et italien Silvio Berlusconi ont également indiqué qu'ils souhaitaient l'organisation, «le plus tôt possible», d'un sommet international pour revoir les règles du capitalisme financier.

M. Sarkozy avait pris l'initiative de cette rencontre, qui a duré environ trois heures, en tant que président en exercice du Conseil de l'Union européenne.

Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, celui de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, et José Manuel Barroso, le président de la Commision européenne étaient également présents.

Tout en assurant les banques en difficulté de l'appui des autorités publiques, M. Sarkozy a souligné qu'«en cas de soutien public à une banque en difficulté, chaque État membre présent s'engageait à ce que les dirigeants qui ont failli soient sanctionnés».

Les participants à ce mini-sommet n'ont pas endossé l'idée d'un fonds européen de soutien qui avait été avancée avant la réunion et catégoriquement rejetée par l'Allemagne.

Chaque pays doit «prendre ses responsabilités au niveau national» face à la crise des banques mais sans porter atteinte aux intérêts des autres États européens, a ainsi souligné samedi Angela Merkel.

La chancelière allemande s'est retrouvée confrontée samedi au cas de la banque Hypo Real Estate menacée de faillite après l'échec du plan de sauvetage de 35 milliards d'euros - le plus gros de l'histoire allemande - dont elle faisait l'objet.

Le consortium de banques impliquées dans cette opération «a refusé de fournir les lignes de liquidités» prévues, a indiqué Hypo Real Estate au moment où se déroulait la réunion de Paris.

Mme Merkel a d'ailleurs concentré samedi ses tirs sur l'Irlande. Elle a estimé que les plans de sauvetage décidés dans chaque pays devaient respecter les règles d'une concurrence loyale entre banques européennes et a dit n'être «pas satisfaite» de l'initiative du gouvernement irlandais d'apporter sa garantie aux dépôts des plus grandes banques de ce pays.

«Nous avons déjà demandé à la Commission européenne et à la Banque centrale européenne de chercher à discuter avec l'Irlande. Il est important d'agir de manière équilibrée, et de ne pas se pas se causer de dommages entre pays, il faut des démarches qui respectent la concurrence», a-t-elle martelé.

Sur un autre registre, Nicolas Sarkozy a estimé que «la Commission européenne devrait faire preuve de flexibilité dans l'application des règles en matière d'aide d'État aux entreprises, comme dans les principes du marché unique».

Plusieurs banques dans différents pays européens ont du être renflouées, voire nationalisées, avec de l'argent public ce qui en principe peut constituer une entorse aux règles européennes sur la concurrence.

Selon le président Sarkozy, «l'application du pacte de stabilité et de croissance devrait refléter les circonstances exceptionnelles dans lesquelles nous nous trouvons».

Mais ce pacte doit être respecté «dans son intégralité», a toutefois immédiatement répondu le Premier ministre luxembourgeois et président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker. Il a été soutenu en cela par le président de la Commission européenne José-Manuel Barroso qui participait également au mini-sommet.

«Aujourd'hui s'est exprimée avec une grande clarté et détermination la volonté de nos pays de garantir l'épargne des citoyens et de préserver la confiance des citoyens envers le système bancaire, qui doit continuer à soutenir l'économie réelle», a souligné pour sa part M. Berlusconi.

À Berlin, le ministre allemand de l'Intérieur Wolfgang Schäuble a rappelé dans la presse allemande qu'un danger politique pourrait résulter de cette crise financière internationale comme ce fut le cas après la dépression de 1929.

«Les conséquences de cette dépression étaient Adolf Hitler et indirectement la Seconde Guerre mondiale et Auschwitz», a-t-il affirmé dans l'édition à paraître lundi de l'hebdomadaire Der Spiegel.

À Washington, le président George W. Bush, dans l'attente de la réaction des marchés lundi, a de son côté averti samedi que le plan de sauvetage historique du secteur bancaire américain, enfin adopté la veille, ne produirait pas immédiatement les effets bénéfiques escomptés.

Ce plan va entraîner une augmentation de la dette américaine, qui représentera plus de 70% du PIB, a averti l'agence de notation Fitch.