La maison de courtage torontoise GMP Capital Trust s'attaque au marché québécois.

La maison de courtage torontoise GMP Capital Trust s'attaque au marché québécois.

Elle se lance dans la gestion de patrimoine et inaugure un nouveau bureau à Montréal, comme en témoignent les plans déroulés sur le comptoir de la réception.

Tout doit être prêt pour l'assemblée annuelle de l'entreprise qui se déroulera pour la première fois à Montréal.

La firme qui s'adressait uniquement à une clientèle institutionnelle, s'est lancée dans la gestion privée en 2005.

GMP (Griffiths McBurney) compte aujourd'hui 37 équipes de gestionnaires au Canada, qui sont à la tête de 4,5 milliards de dollars d'actifs. D'ici cinq ans, GMP Capital souhaite avoir une centaine d'équipes de gestionnaires, et de 10 à 20 milliards d'actifs.

À Montréal, deux équipes de gestionnaires sont déjà en service. «Je serais content si nous pouvions attirer une quinzaine d'équipes de gestionnaires d'ici cinq ans, des gens qui ont 10 ans d'expérience, environ 100 millions d'actifs sous gestion, un excellent historique de service et d'intégrité», confie Kevin Sullivan, chef de la direction de GMP Capital.

Les banques et leurs firmes de courtage offrent déjà de la gestion privée depuis longtemps, c'est-à-dire un service de courtage à honoraires pour les individus fortunés (500 000$ à 1 M$).

Mais justement, GMP Gestion privée veut offrir une solution de rechange aux banques. La firme indépendante mise sur sa culture entrepreneuriale pour attirer des gestionnaires, en leur offrant une participation dans la filiale.

Elle leur laissera une grande latitude dans leur style de gestion, contrairement aux banques qui balisent de plus en plus leur travail, qui standardisent la relation avec les clients, et qui font mousser la distribution de «produits maison», estime Benoit Marcotte, responsable de l'expansion de la gestion privée de GMP au Québec.

Racines au Québec

Même si elle est peu connue du grand public, GMP Capital est présente depuis longtemps au Québec.

La firme a ouvert ses bureaux à Montréal en 1996. Elle a dû acheter son siège à la Bourse pour 50 000$.

«À l'époque, je peux vous dire que c'était beaucoup d'argent pour nous. On se serait bien passés de cette dépense», raconte M. Sullivan, sourire en coin. Lorsque la Bourse de Montréal s'est elle-même inscrite en Bourse, en mars 2007, le fameux siège s'est métamorphosé en actions. GMP Capital a revendu sa position... réalisant un profit de 12,8 millions!

«GMP Capital a toujours eu des racines profondes au Québec», affirme M. Sullivan. Présentement, la firme compte une cinquantaine d'employés à Montréal.

Elle offre des services de financement à plusieurs entreprises québécoises. Par exemple, elle a fignolé tout le financement de Garda, qui est devenue une multinationale de la sécurité.

GMP Capital a aussi une grande équipe de négociateurs, à Montréal. Outre la clientèle québécoise, cette équipe sert de nombreux clients américains, des investisseurs institutionnels de Boston, Baltimore, Chicago, qui veulent acheter des actions de sociétés canadiennes.