Faute de compter sur une «réserve stratégique de pétrole» comme les États-Unis et 23 autres pays, le Canada ne pourrait que faiblement alimenter les provinces de l'Est avec le pétrole de l'Ouest, Québec y compris, en cas de choc pétrolier.

Faute de compter sur une «réserve stratégique de pétrole» comme les États-Unis et 23 autres pays, le Canada ne pourrait que faiblement alimenter les provinces de l'Est avec le pétrole de l'Ouest, Québec y compris, en cas de choc pétrolier.

Cela s'explique notamment par les contraintes de l'ALENA qui obligent le Canada à vendre en priorité l'essentiel de son pétrole aux États-Unis.

C'est ce que conclut une étude signée par Gordon Laxer, un économiste de l'Université d'Alberta, dont Le Devoir fait état mardi.

Cette étude, inédite au Québec et en Ontario, les deux principales consommatrices de pétrole dans l'est du Canada, rappelle d'entrée de jeu que 90% des besoins en pétrole de l'est du pays proviennent de pays étrangers, ce qui engendre une importante «vulnérabilité à des ruptures d'approvisionnement à court terme».

L'essentiel du pétrole de l'Est canadien provient en effet d'Algérie, d'Irak et d'Arabie saoudite, des pays où la situation politique est volatile.

Les exportations canadiennes de pétrole vers les États-Unis atteignent 67% de notre production nationale, et la clause de «proportionnalité» du traité de l'ALENA empêche le gouvernement canadien de réduire cette proportion même en période de crise.

Selon l'étude albertaine, constituer une «réserve stratégique de pétrole» coûte cher, et le Canada doit plutôt envisager à court terme d'autres solutions.

Il pourrait, par exemple, faire travailler en sens inverse le pipeline Montréal-Sarnia, qui permet aux raffineries ontariennes de s'approvisionner à même les navires-citernes ancrés au port de Montréal.

La métropole québécoise pourrait alors bénéficier du pétrole de l'Ouest qui se rend par d'autres pipelines au principal centre de raffinage ontarien.

Le Canada pourrait aussi forcer le pétrole terre-neuvien à filer vers les autres provinces de l'Est en cas de pénurie subite ou même de façon permanente, selon l'étude.