Même si les mauvaises nouvelles paraissent s'accumuler, quelques données indiquent que l'économie américaine n'est pas encore tombée à plat.

Même si les mauvaises nouvelles paraissent s'accumuler, quelques données indiquent que l'économie américaine n'est pas encore tombée à plat.

Vendredi, l'annonce que l'indice ISM manufacturier était repassé au-dessus de la barre des 50 points en janvier témoigne que le secteur de la fabrication n'était pas encore entré en récession comme la mesure de décembre l'avait suggéré.

«Les risques de nouvelles baisses de l'ISM au cours des prochains mois demeurent cependant très présents», prévient néanmoins Francis Généreux, économiste principal chez Desjardins.

Il s'agissait du deuxième signal en quelques jours que les fabricants n'ont pas jeté l'éponge.

Les nouvelles commandes de biens durables ont bondi de 5,2% en décembre et tout de même de 2,6% si on exclut le matériel de transport.

Si les ménages consomment moins, les entreprises continuent de soutenir la production.

Les investisseurs à Wall Street ont paru confortés pour la journée. Ils avaient très froidement accueilli les chiffres de l'emploi pour janvier quelques heures plus tôt.

Perte de 17 000 emplois

La perte de 17 000 jobs, la première en plus de quatre ans, les avaient d'autant surpris qu'un rapport préliminaire publié mercredi par ADP suggérait plutôt un gain de 120 000 emplois.

Les données américaines sont toutefois sujettes à caution.

Le bureau des statistiques du travail a ainsi révisé nettement à la hausse les résultats médiocres de décembre tandis qu'il soustrayait 389 000 emplois au total créés l'an dernier.

«Une partie du recul de janvier s'explique par la météo maussade qui a privé de travail 296 000 personnes», a rappelé Karen Cordes, économiste chez Scotia Capitaux dans une note à sa clientèle dans les minutes suivant la parution des données.

Les parieurs s'en sont quand même donné à coeur joie. Plus de quatre sur cinq croient déjà que la Réserve fédérale retranchera encore 50 centièmes à ses taux directeurs à la mi-mars.

Elle les a pourtant amputés de 125 centièmes le mois dernier.

À 3%, le taux des Fed Funds se situe maintenant à un point de pourcentage de moins que le taux cible de financement à un jour de la Banque du Canada.

Cela favorise le huard qui est à nouveau repassé au-dessus de la parité hier. Il a gagné 98 centièmes contre le billet vert à 100,60 cents US.

Et dire qu'il y a une semaine, il avait atteint un creux de plusieurs mois à 96,4 cents US.

«L'écart de taux est élevé et on s'attend à des baisses moins agressives que celles de la Fed de la part de la Banque du Canada», résume Frédéric Mayrand, vice-président principal et chef cambiste chez BNP Paribas.

En fait, la Fed fait cavalier seul pour l'instant avec ses coups de sabre. S'il est vrai que la Banque d'Angleterre a signalé des baisses de taux pour les prochains mois, la Banque centrale d'Europe garde les yeux rivés sur l'inflation.

Quant aux banques centrales d'Australie et de Nouvelle-Zélande, elles sont bien engagées dans une lutte contre la hausse des prix. Cela promet encore un peu d'action sur le marché des changes au cours des mois à venir.

Sur les places boursières nord-américaines, les grands indices ont fait du yo-yo une partie de la journée, mais avec des mouvements d'amplitude moins prononcés que durant la semaine.

On a fait comme si on avait voulu commencer février pour oublier le pire mois de janvier à New York depuis 1990, année où les États-Unis étaient entrés en récession.

Les investisseurs paraissaient confiants que la Fed pourra à nouveau intervenir. Ils étaient aussi dopés par l'espoir que l'offre d'achat hostile lancée par Microsoft sur Yahoo! ranimera les fusions-acquisitions qui poussent les cours à la hausse.

La nervosité reprendra la semaine prochaine alors qu'on en saura davantage sur le plan de sauvetage des rehausseurs de crédit comme MBIA et surtout Ambac.