La Bourse de Toronto a donné des émotions fortes aux investisseurs, au cours des deux dernières séances.

La Bourse de Toronto a donné des émotions fortes aux investisseurs, au cours des deux dernières séances.

Lundi, l'indice a perdu 605 points et 90 milliards de valeur des actions cotées. Malgré la remontée de mardi, les experts prédisent que les 18 prochains mois s'annoncent difficiles aux États-Unis.

Il ne faut cependant pas paniquer, affirme Jean-Guy Langelier, président depuis près de 14 ans à la Caisse centrale Desjardins.

Question: Que faire alors?

Réponse: Rester calme. Patienter d'ici l'embellie. Par prudence, plusieurs des six millions de membres clients des caisses Desjardins vont se tourner davantage vers l'épargne traditionnelle, répond Jean-Guy Langelier, aussi trésorier du Mouvement Desjardins.

Comme les investisseurs, d'ailleurs, qui vont préférer des placements moins risqués. Ce n'est surtout pas le temps de paniquer et de liquider son portefeuille.

Q: Que va faire la caisse centrale Desjardins?

R: Jean-Guy Langelier revient d'une tournée dans cinq pays d'Europe, la semaine dernière, en vue d'émissions prochaines. Il emprunte deux milliards par année et les investisseurs l'ont très bien accueilli.

Q: Comment l'Europe voit-elle la situation?

R: Il y a une certaine nervosité. Le marché du PCAA (papier commercial adossé à des actifs) va prendre du temps à se rétablir. Emprunter coûte plus cher.

Q: Va-t-on éviter une récession aux États-Unis?

R: Washington va tout faire pour écarter le danger. Le président Bush a proposé des rabais d'impôts de 145 milliards US et la Fed vient de baisser son taux directeur de 0,75%. Ce sont des bonnes nouvelles, mais des risques demeurent.

Q: Combien de temps les États-Unis mettront-ils à se rétablir?

R: Ce sera sans doute long. L'Europe croit qu'il faudra facilement 18 mois avant le retour d'une croissance économique normale aux États-Unis. Mais dans une vie, 18 mois ne sont pas la fin du monde. Il faut garder la tête froide et regarder ça à long terme, notamment pour les REER.

Q: Quel sera l'impact sur le Canada, le Québec?

R: Avant, quand les États-Unis toussaient, le Canada attrapait le rhume. L'économie canadienne a toutefois gagné une plus grande autonomie, grâce à sa diversification et à son pétrole.

Les manufacturiers du Québec (forêt, meuble) souffrent encore, à cause de la parité du dollar, mais l'économie du savoir et le secteur des services sont peu affectés.

Q: Pourquoi alors la chute en vrille des Bourses?

R: La crise des liquidités dure depuis des mois, mais des épargnants ne l'ont réalisé que lorsque les Bourses ont planté dramatiquement, lundi. Certains ont pu voir la baisse de 145 milliards US des impôts annoncée par George W. Bush comme une confirmation de la gravité du problème.