Il n'y a pas que la Caisse de dépôt et la Banque Nationale qui sont aux prises avec la crise du papier commercial.

Il n'y a pas que la Caisse de dépôt et la Banque Nationale qui sont aux prises avec la crise du papier commercial.

La caisse de retraite de la Ville de Montréal en détient pour une somme d'environ 100 millions de dollars, a appris La Presse Affaires.

Ces informations ont été confirmées par le président de la caisse commune de retraite de la Ville, Jacques Martineau. Il s'agit du papier commercial adossé à des actifs (PCAA), celui qui est frappé par un gel de transactions depuis la mi-août, en vertu de la proposition de Montréal.

La caisse de retraite de Montréal a été frappée par la crise de deux façons. D'abord, une partie de ses liquidités d'environ 80 millions étaient investies dans le papier contaminé, à la mi-août.

Ensuite, une autre somme de 60 millions, en transit d'investissement, a été placée à court terme, entre autres dans du papier commercial.

Au total, sur ces 140 millions investis à court terme, la caisse a pour environ 100 millions de dollars de papier commercial contaminé, a confirmé Jacques Martineau. Une partie a été investie par l'entremise de la firme Coventree.

Celui qui est également trésorier adjoint de la Ville de Montréal n'est guère inquiet, cependant. Cette somme représente 2,2% de l'actif de la caisse, évalué à 4,4 milliards de dollars.

Et encore, le marché n'appréhende pas des pertes sur la totalité du papier détenu, mais sur une partie seulement. Depuis deux semaines, les diverses entreprises qui ont divulgué leurs chiffres estiment leurs pertes entre 8 et 25% du total.

«Dans une seule journée, la variation d'un portefeuille de 4 milliards peut être aussi importante que notre investissement dans le papier commercial. Ça nous cause donc un problème relativement marginal», a dit Jacques Martineau.

Plus important encore, dit-il, la caisse produit un flux financier positif chaque mois, de sorte qu'elle ne compte pas sur le papier qui est gelé pour assurer les liquidités des rentes de ses retraités. La caisse n'a pas besoin de cet argent à court terme.

«Ce ne sera peut-être qu'une perte sur papier. Tant qu'on ne vend pas, il n'y a pas de pertes réelles. C'est loin d'être sûr qu'on aura une perte appréciable», dit M. Martineau.

L'équipe de Jacques Martineau ne gère toutefois pas l'ensemble des fonds de retraite des employés. Seul l'actif des employés de l'ancienne ville de Montréal (4,4 milliards) et celui des employés de l'ancienne Communauté urbaine de Montréal (700 millions) sont sous son joug.

Au total, l'actif des caisses de retraite de l'ensemble des employés de la nouvelle ville, dont la caisse des policiers, avoisinent les 9 milliards. Jacques Martineau n'a donc pas d'information sur le papier commercial pour la moitié de l'actif.

Il précise toutefois que la Ville de Montréal -et non la caisse de retraite- n'a aucunement investi dans le papier commercial.

BN: 40 millions de primes en moins

Lundi, rappelons que la Banque Nationale a annoncé qu'elle devait inscrire une charge de 575 millions de dollars afin de refléter la dévaluation de son papier commercial contaminé.

Il s'agit d'une dévaluation d'environ 25% des 2,25 milliards de dollars qu'elle détient.

Cette lourde perte obligera la Banque à supprimer la prime de ses hauts dirigeants, tel le président Louis Vachon, a confirmé le porte-parole Denis Dubé.

Les 17 000 employés pourraient également écoper, puisqu'une partie de leur rémunération variable est fonction des résultats de la banque.

Au total, la Banque pourrait ainsi épargner environ 40 millions de dollars, selon nos informations, que n'a pas voulu confirmer Denis Dubé.

Les détails seront connus lors de la publication des états financiers, le 29 novembre.