L'action de la Banque Nationale (T.NA) a beau avoir relevé la tête lundi, une question hante encore les spécialistes boursiers: et si ce n'était pas fini?

L'action de la Banque Nationale [[|ticker sym='T.NA'|]] a beau avoir relevé la tête lundi, une question hante encore les spécialistes boursiers: et si ce n'était pas fini?

«Si vous pensez qu'elle n'a plus rien à cacher, achetez-en! Mais si vous craignez que l'histoire de l'américaine Citigroup [[|ticker sym='C'|]] (qui a dévoilé plus d'une radiation) se répète mieux vaut attendre», lance Jean-Paul Giacometti, associé de Gestion de placements Claret.

Lundi, la plus grande banque au Québec a confessé une perte brute de 575 M$ liée au papier commercial adossé à des actifs (PCAA). Après impôts et ajustements, il s'agit d'une charge nette de 365 M$.

Cette perte s'appliquera aux résultats du quatrième trimestre. En comparaison, la Nationale avait affiché un profit record de 243 M$ au trimestre précédent.

Le stratège Vincent Delisle, de Scotia Capitaux, n'est pas surpris par la réaction du marché.

«Les titres des autres banques ont réagi de la même façon quand elles ont annoncé l'ampleur de leurs radiations, dit-il. Pour la Nationale, ce réajustement à court terme est un soupir de soulagement mais ça n'augure pas un changement de tendance drastique.»

Lundi, l'action de la banque québécoise a pris 77 cents, ou 1,5%, pour clôturer à 51,80$.

Depuis la fin de mai, son titre a perdu plus de 21%.

Au cours des trois derniers mois, l'institution financière a acheté 2,1 milliards de PCAA détenus notamment dans des fonds communs, des caisses privées et des clients particuliers.

«En proportion de ses actifs, la Nationale est la plus touchée des banques canadiennes, rappelle Denis Durand, associé pour Jarislowsky Fraser. Les investisseurs s'attendaient au pire.»

Dans le contexte actuel, le gestionnaire évalue le titre de la Banque Nationale (NA) à 54$, mais il ne recommande pas de l'acheter car l'incertitude est encore trop grande.

«Il y a beaucoup de choses en suspens, dit-il. Il faudra voir, le 14 décembre prochain, les résultats du comité chargé d'étudier la crise du papier commercial. Sans compter que la Nationale n'a pas pris de provisions en cas de poursuites.»

À son avis, les investisseurs intéressés par les banques devraient plutôt se tourner vers la Scotia [[|ticker sym='T.BNS'|]] et la Royale [[|ticker sym='T.RY'|]].

Jean-Paul Giacometti rappelle que c'est lors des «grandes faiblesses» que l'on trouve les meilleures occasions d'achat. Pour le moment, il n'a pas acheté l'action de la Nationale.

«Si sa situation s'envenime, ça pourrait réanimer les pourparlers de fusions bancaires, pense le gestionnaire. Le gouvernement fédéral ne laissera aucune banque canadienne flancher.»

Son titre bancaire favori est celui de la Banque de Montréal (BMO).

De son côté, Vincent Delisle suggère de se concentrer sur le titre indiciel des institutions financières (XFN à la Bourse de Toronto), qui pourrait gagner de 10 à 20% d'ici deux ans.

«Ce titre regroupe les grandes banques et les grands assureurs, explique-t-il. De cette façon, l'investisseur ne perdra pas son sommeil si une seule banque annonce d'autres radiations.»