Le syndicat qui représente des employés d'épiceries en Outaouais accuse la bannière Loblaws de bafouer la loi du Québec en s'apprêtant à faire travailler plus de quatre employés, dimanche, jour de la Fête nationale.

Le syndicat qui représente des employés d'épiceries en Outaouais accuse la bannière Loblaws de bafouer la loi du Québec en s'apprêtant à faire travailler plus de quatre employés, dimanche, jour de la Fête nationale.

«Nous avons les horaires de travail de nos syndiqués des Loblaws de Gatineau et nous savons qu'il y aura plus que quatre travailleurs. J'ai vu ces horaires et on retrouve 10 employés à l'horaire dans un magasin, 11 dans l'autre», maintient Guy Chénier, président du local 486 des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (TUAC-FTQ).

«Stratagème»

Selon lui, les grandes épiceries utilisent des stratagèmes pour avoir plus d'employés.

«Ils ont quatre salariés sur le plancher et six autres salariés dans le bureau du gérant, derrière des vitres teintées, qui vont venir aider si c'est occupé. Nous, on a vérifié nos sources et on est convaincu que c'est la même chose à Montréal et à Québec.»

Faire respecter la loi est bien difficile, a ajouté M. Chénier, car Québec n'a que cinq inspecteurs pour plus de 1000 supermarchés à travers la province. Les TUAC continuent de réclamer le respect des sept congés fériés par année.

La porte-parole de Loblaws, Josée Bédard, n'a pas voulu commenter directement les propos des TUAC. Elle s'est limitée à marteler le message corporatif de l'entreprise. «Nous sommes une entreprise responsable. Notre directive, qui a été envoyée aux magasins, est de respecter la loi.»

Les magasins de Loblaws des secteurs Hull, Gatineau et Aylmer sont des magasins corporatifs, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas détenus par des franchisés.

Fermé à Pâques

Mme Bédard a par ailleurs rappelé que les Loblaws du Québec ont fermé le dimanche de Pâques, cette année, donnant ainsi congé aux employés.

«De 30 à 40 % de nos concurrents ont ouvert à Pâques. Nous sommes dans un marché concurrentiel et nous avons choisi d'ouvrir pour la Saint-Jean après avoir fermé à Pâques.»

Isabelle Tassé, directrice du Provigo Tassé à Gatineau, ouvrira demain avec le maximum de quatre employés.

Elle respectera la loi car l'amende de 6000 $ pour une première infraction n'en vaut pas la peine.

«On ouvre, mais avec des contraintes. On avertit nos clients pour leur dire qu'il y a seulement quatre employés. Il y a des départements fermés, comme la charcuterie.»

Avec la forte concurrence en alimentation, Mme Tassé estime qu'elle n'a pas vraiment le choix d'ouvrir demain. Elle dit pouvoir se le permettre car le Provigo Tassé est plus petit.

«J'ai 13 000 pieds carrés de surface de vente, comparativement à 30 000, 40 000 pieds carrés et plus pour les plus grandes épiceries.»

La fermeture ou «le bordel»

De son côté, le IGA Laflamme, du boulevard Saint-Joseph, gardera ses portes fermées.

«Je suis le seul à Gatineau qui sera fermé, a dit le propriétaire Marius Laflamme. Ouvrir à quatre employés, c'est le bordel. Les gens peuvent passer jusqu'à 45 minutes à la caisse. Il y a aussi plus de vols à l'étalage.»

M. Laflamme souligne que les Zellers et autres magasins à rayon ferment : alors pourquoi pas les épiceries?

«Avant, on était fermé 52 dimanches par année et maintenant c'est toujours ouvert. Ça va permettre à nos employés d'avoir une pause et ils l'apprécient. J'ai fermé à Pâques et le 2 janvier dernier, j'étais le seul à fermer dans la région.»