Embraer a donné un sérieux coup de pouce à l'entreprise montréalaise CMC Électronique en choisissant son organiseur électronique de poste de pilotage pour équiper ses avions d'affaires et ses biréacteurs régionaux.

Embraer a donné un sérieux coup de pouce à l'entreprise montréalaise CMC Électronique en choisissant son organiseur électronique de poste de pilotage pour équiper ses avions d'affaires et ses biréacteurs régionaux.

L'avionneur brésilien offrira cet appareil à ses clients en tant qu'équipement optionnel.

Mais déjà, Northwest Airlines, qui vient de commander 36 biréacteurs régionaux Embraer 175, a fait savoir qu'elle désirait l'organiseur de CMC.

La décision d'Embraer représente des revenus additionnels de quelques millions de dollars par année pour CMC. Mais surtout, elle peut avoir un effet d'entraînement.

«C'est super important, a lancé le PDG de CMC Électronique, Jean-Pierre Mortreux, en entrevue téléphonique hier. Ça nous donne une crédibilité qui nous aidera à être choisis par les compagnies aériennes qui sont équipées d'appareils Boeing et Airbus et qui nous ont envoyé des appels d'offres.»

L'organiseur électronique de vol est un petit appareil à clavier et écran qui permet de remplacer l'énorme mallette bourrée de cartes et de listes de procédures que les pilotes doivent traîner à bord du poste de pilotage. CMC a d'abord proposé son organiseur, le Pilot-View, aux manufacturiers d'avions d'affaires haut de gamme.

«Notre approche ressemble à celle qui a présidé à l'introduction des systèmes de frein antiblocage dans l'industrie automobile, a raconté M. Mortreux. Ce sont des systèmes sophistiqués que les constructeurs automobiles ont commencé à proposer en option pour les voitures très haut de gamme. Après, ils sont devenus des équipements standard sur les voitures haut de gamme, puis très répandus sur les voitures moyennes. Aujourd'hui, 10 ans après leur introduction, ils sont pratiquement devenus des équipements standard sur toutes les voitures.»

Le fait d'approcher d'abord les manufacturiers d'avions d'affaires avait un autre avantage: leurs clients, qui possèdent un seul appareil ou de très petites flottes, peuvent prendre des décisions rapidement.

Les clients des manufacturiers d'avions commerciaux, les grands transporteurs aériens, peuvent passer des mois à essayer d'établir un consensus entre toutes les parties impliquées, comme les responsables des opérations, les pilotes et les responsables de l'approvisionnement.

«Dans l'aviation commerciale, on parle de l'introduction des organiseurs de poste de pilotage depuis deux ans, mais ce n'est que maintenant qu'on émet des appels d'offres bien définis», a indiqué M. Mortreux.

Entre-temps, de grands manufacturiers d'avions d'affaires comme Gulfstream, Bombardier, Dassault, Pilatus et Sino Swearingen ont opté pour le PilotView de CMC.

«Quand vous allez finalement dans l'aviation commerciale, vous pouvez dire que vous êtes reconnus par tout le monde», a affirmé M. Mortreux.

La décision d'Embraer apporte un poids supplémentaire.

«Tout le monde sait qu'Embraer ne choisit pas de mauvais produits, a-t-il déclaré. Et en plus, ils sont durs en négociation.»

Dans le monde de l'aviation d'affaires haut de gamme, c'est surtout la qualité qui prime. Le prix n'importe pas autant que dans le monde de l'aviation commerciale.