Dans la mythologie grecque, Poséidon, dieu de la Mer, est armé d'un trident. Dans la vraie vie, les clients de Poseidon Solutions sont plutôt armés de terminaux Interac sans fil.

Dans la mythologie grecque, Poséidon, dieu de la Mer, est armé d'un trident. Dans la vraie vie, les clients de Poseidon Solutions sont plutôt armés de terminaux Interac sans fil.

"Poseidon est devenu le dieu des transactions virtuelles", plaisante Bassim Kano, le président de l'entreprise montréalaise.

Plus sérieusement, il précise qu'il s'agissait de trouver un nom qui comportait les trois lettres POS, point of sale ou point de vente en français. Logique pour une entreprise spécialisée dans les solutions transactionnelles électroniques pour ces dits POS.

"Traditionnellement, les machines Interac sont reliées par une ligne locale téléphonique à un modem. Les machines IP (Internet) et les machines sans fil sont la nouvelle génération. On vise ces deux marchés", explique l'homme d'affaires d'origine libanaise.

Poseidon Solutions s'adresse aux PME, même très petites. "Outre l'industrie de la livraison et de la restauration, ce sont les taxis qui sont en demande, les représentants, les travailleurs autonomes, les marchés aux puces jusqu'aux huissiers", énumère William Habib, VP Ventes et opérations.

L'entreprise compte parmi ses clients les taxis Hochelaga, les magasins UPS, les Lunetteries Farah, en passant par les restaurants Stratos et le service de taxi Airflight service de Toronto.

Leur gros coup est l'entente conclue en juin dernier avec Rogers pour la distribution de leurs produits dans tout le Québec. "C'est une vente combinée. Rogers voit grand, car la carte de débit ou de crédit est de plus en plus utilisée; on s'en va vers une société cashless", estime-t-il.

Le prix moyen d'un terminal tourne autour de 1500$ et il est compatible avec les cartes à puces très répandues en Europe. "D'ici fin 2010, la technologie de la carte à puce sera bien implantée au Canada", dit le vice-président. Autant dire que l'entreprise voit arriver d'un très bon il l'échéance de 2015: toutes les cartes à bande magnétique pour les terminaux d'achats chez les détaillants devront avoir disparu au profit des cartes à puces au Canada.

En attendant, l'entreprise vend 200 terminaux par mois. "Notre croissance est au-delà de nos projections. Notre croissance mensuelle est de 20%, indique Bassim Kano. Localement, on grandit et on ajoute sans cesse du territoire."

Créée en janvier 2004, Poseidon Solutions compte 38 équipes de vente dans tout le Canada et 83 employés à son siège social montréalais. "On a commencé régionalement, dit le président. Notre objectif était vraiment de cibler un segment pour prendre de l'expérience et ensuite former un modèle d'affaires à l'échelle nationale."

Faire concurrence aux banques

Poseidon Solutions ne s'en cache pas: elle veut être une solution de rechange aux banques. "La déréglementation des services financiers au Canada en 1998 a ouvert la porte au privé. Jusqu'alors, les banques étaient les gros joueurs sur le marché des terminaux Interac", explique William Habib.

Comment se démarquer lorsqu'on offre le même produit que les banques, soit des terminaux de la compagnie française Ingenico? La différence se fait sur les prix coût transactionnel de débit et émission de numéros marchands pour Visa et Mastercard et la qualité du service, répond Bassim Kano. "On veut donner un meilleur prix sans compromettre le service. La garantie d'un service de qualité manque dans toute l'industrie."

Afin de confondre les sceptiques, Poseidon Solutions propose une panoplie de produits connexes: services financiers, programmes de fidélité, cartes-cadeaux, cartes d'appel interurbain prépayées ou encore cartes de recharge de cellulaire.

Avoir les moyens de ses ambitions

Dans les six prochains mois, l'entreprise se tournera vers le marché américain. Une autre aventure qui exige des reins solides, estime Bassim Kano. Il compte sur les activités d'Intelco, une compagnie de télécommunications qu'il a fondée en 1998, avant Poseidon Solutions.

"Avec Intelco, 70% de notre chiffre d'affaires vient déjà des États-Unis, où on a une distribution coast to coast, notamment de produits de détail comme les cartes d'appel prépayées. On va en faire un effet de levier pour entrer sur le marché du débit-crédit."

La stratégie de l'entreprise pour les États-Unis est originale. "On va cibler les marchés ethniques, vraiment mal servis, dit le président de Poseidon. Le marché américain est plus concurrentiel, mais notre philosophie est que, pour une entreprise qui va offrir un service de qualité, il y a toujours une place."

Pour Bassim Kano, il s'agit de boucler la boucle. "Ma vision depuis le départ est le marché américain. Rester un joueur régional a ses limites. Pour croître, il faut des nouveaux marchés et avoir les moyens de le faire."

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LE CONCEPTDes terminaux de paiement sans fil et des services transactionnels de débit et de crédit pour les PME et les détaillants.

POURQUOI ON AIME

Parce que payer avec une carte Interac dans un taxi ou lors d'une livraison, ça simplifie la vie. Pour le sens des affaires et l'ambition qui animent les fondateurs de l'entreprise.