Faire le plein coûtera de plus en plus cher. L'essence atteindra 1,50 $ le litre «à court terme» parce que les réserves mondiales peineront à satisfaire la demande.

Faire le plein coûtera de plus en plus cher. L'essence atteindra 1,50 $ le litre «à court terme» parce que les réserves mondiales peineront à satisfaire la demande.

C'est ce que prédit CIBC World Markets dans un rapport publié jeudi matin, prévoyant que le prix du baril de pétrole atteindra les 150 $ US sur les marchés financiers d'ici 5 ans.

Le rapport de CIBC prévoit une demande grandissante pour les dérivés du pétrole dans les pays émergents comme la Chine, la Russie et l'Inde.

Pendant ce temps, les stocks mondiaux s'en vont vers un déclin.

Jeff Rubin, économiste en chef et stratège de CIBC World Markets, estime que les sites producteurs de pétrole sont de moins en moins riches en or noir.

«La deuxième force fondamentale qui fait éclater les prévisions sur les stocks, dit-il, se trouve dans les délais énormes et les dépassements de coûts massifs associés à plusieurs mégaprojets de développement pétrolier. Du Kazakhstan au Nigeria, les délais auront un impact énorme sur la croissance des stocks lors des cinq prochaines années.»

Les recherches de l'institution financière, qui a analysé 200 projets de développement pétrolier mènent aussi à croire que les délais pour la production sont trop optimistes.

En conséquence, l'augmentation de la production devrait être de 3 millions de barils par jour d'ici 2012, contre les 10 millions attendus par l'Agence internationale de l'énergie.

Aussi, les projets d'avenir dépendent trop de projets de sables bitumineux aux coûts élevés et aux défis techniques importants comme au Canada, au Venezuela, au Kazakhstan et en Russie.

«Virtuellement toute la croissance des stocks mondiaux de pétrole provient de sables bitumineux situés profondément sous l'eau alors que la production conventionnelle semble coincée au niveau de 2005 à 67 millions de barils par jour», souligne Jeff Rubin.

En plus, les pays membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole vivent en vase clos, subventionnant l'essence au niveau local. Cela a pour effet de stimuler la consommation dans ces pays.

«Non seulement il n'y a pas d'élasticité entre la consommation au sein de l'OPEP et les prix au niveau mondial, mais paradoxalement, la consommation dans ces pays pourrait augmenter parce que les prix du brut en hausse font monter leurs revenus», avance M. Rubin.